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13 Novembre : victime des attentats, il donne un concert au Bataclan

Le soir du 13 novembre 2015, il était venu assister au concert des Eagles of Death Metal au Bataclan. Avant que l’attaque terroriste de la salle de concert ne change sa vie. Une soirée que Nicolas Strohl n’oubliera jamais. Mais il n’aime pas beaucoup s’attarder dessus. « La vie n’est plus pareille, il y a un avant et un après », souffle-t-il à Franceinfo. Deux ans et demi de thérapie plus tard, Nicolas Strohl est retourné pour la première fois au Bataclan. Cette fois-ci, il était même sur la scène, face à un public.

C’était le 24 juin, avec son groupe Get Out To Die pour la finale du festival Emergenza. « On a super bien joué », se souvient le batteur. Son épouse, son fils de cinq ans, sa mère… Toute sa famille était venue le soutenir. Un soutien dont il avait bien besoin, lui qui a longtemps hésité à monter sur la scène de cette salle. « On s’était laissé jusqu’au dernier moment pour voir si on y allait ou pas », raconte à Franceinfo Matthieu Mangin, l’autre membre du groupe.

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« Un défi »

« Je n’étais jamais retourné au Bataclan et je n’avais aucune envie d’y retourner », confie Nicolas Strohl au site. Pour se reconstruire après les attentats, le jeune homme s’est réfugié dans la musique. Il ne savait cependant pas que la finale du festival Emergenza aurait lieu au Bataclan. « Ils nous l’ont annoncé après la deuxième phase de la compétition », raconte Matthieu Mangin. « Sur le moment, il avait des grands yeux ouverts et il a rigolé un peu nerveusement. C’est une super salle, mais c’est quand même un cimetière. »

Après la sélection de son groupe pour la finale, Nicolas Strohl n’a pas reculé. « Le Bataclan, j’ai pris ça comme un défi », raconte-t-il à Franceinfo. « Je me suis dit : mais quel énorme pied de nez à la vie. J’ai failli mourir au Bataclan, et la vie me dit allez, vas-y, retournes-y donc », poursuit-il. Bien sûr alors que le grand jour approchait, Nicolas Strohl a connu des moments de doutes, de peur. « Je ne savais pas comment j’allais réagir en me retrouvant sur place, si j’allais avoir des flashs », explique le musicien.

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Le soir venu, seuls la musique et l’enthousiasme du public ont compté. « Même si le Bataclan a changé ma vie (…) je veux m’éclater, je veux faire de la musique, je veux vivre », confie-t-il. « On est arrivé sur scène et… wôw. » Nicolas Strohl réalise encore à peine qu’il vient de se produire là même où il a cru perdre la vie, deux ans et demi plus tôt.


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