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Inondations en Côte d’Ivoire: l’aide s’organise pour les sinistrés

Un peu plus d’une semaine après les inondations meurtrières d’Abidjan, les dons et aides spontanées des Ivoiriens et les interventions des autorités ont un peu soulagé la peine des victimes. Des vêtements, des médicaments, des vivres sont distribués aux sinistrés ainsi qu’une somme de 150 000 francs CFA (220 euros) pour trouver un autre logement. La plupart des familles ont été hébergées dans l’urgence à l’école du rond-point des Rosiers à Cocody.

À l’école du rond-point des Rosiers c’est un peu la cohue. Des familles attendent de pouvoir se faire enregistrer comme sinistrées tandis que d’autres font le rang pour être auscultées par les médecins du camion sanitaire.

« Nous avons fréquemment des cas de diarrhées, parce qu’avec les inondations, les gens ont pris de l’eau, explique le docteur Estelle Le Bocher. Et puis la promiscuité parce qu’ils logent à l’école primaire ici. Nous avons des cas de coupures, de blessures, d’entorses. Et nous avons une cellule de pris en charge psychologique. »

Dans l’attente des dons

Dans l’enceinte de l’école, Yannick Rossi a été un des premiers bénévoles à mobiliser les énergies pour accueillir les sinistrés. « C’est une initiative personnelle qu’on a prise. Nous, on a enregistré 786 personnes qui sont ici. L’Etat apporte des vivres. La première dame va aussi nous envoyer à manger et à boire. C’est ce que nous sommes en train de partager avec les entreprises, les ONG qui essaient d’envoyer des dons. C’est à travers ces dons qu’on arrive à les nourrir. »

Face à la distribution de vêtements ou de nourritures et à la promesse d’argent, la nature humaine est ainsi faite que certains Abidjanais ont tenté de se faire passer opportunément pour des victimes

Nathalie Kouame de l’association Ephrata s’occupe plus particulièrement des femmes. « Il y en a qui viennent mettre des bâtons dans les roues. Elles viennent : « je veux ci, je veux telle chose, je n’ai pas eu, je n’ai rien reçu ». Elles nous créent beaucoup de problèmes ces personnes-là. »

150 000 francs pour se reloger

Le gouvernement propose 150 000 francs par foyer pour retrouver un logement. Une somme que beaucoup trouve insuffisante quand on connait le montant des cautions exigées par les propriétaires à Abidjan.

Kadidja Zebo est mère de cinq enfants. « On est fatigué, on ne sait pas comment faire. On nous a donné l’argent, 150 000, mais ça ne peut pas payer la caution pour la maison. On a cherché une maison hier mais on m’a demandé 240 000. Mais je ne les ai pas. C’est ça qu’on vit aujourd’hui. C’est difficile. En tout cas, la première dame est venue et elle a proposé 150 000 à tout le monde. Mais ça ne peut pas payer la caution. »

L’Abidjanaise, inquiète pour l’avenir, préférerait que le gouvernement leur concède un lotissement. « Si on pouvait nous donner un terrain pour construire pour les sinistrés, ce serait bien. Mais si demain on nous dit de sortir de cette école, on va où ? Donc c’est pas facile. Ceux qui peuvent nous aider n’ont qu’à nous aider. »

Jeudi soir la plupart des sinistrés ont été accueillis dans d’immenses barnums montés pour la circonstance, en attendant une solution pérenne.


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