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Premiers embryons de rhinocéros in vitro : un espoir pour le rhinocéros blanc du Nord, une espèce quasi éteinte

Il ne reste plus que deux femelles rhinocéros blanc du Nord dans le monde.

Un bébé éprouvette rhinocéros blanc du Nord d’ici trois ans ? C’est l’espoir de chercheurs qui ont réussi à créer les premiers embryons in vitro de rhinocéros. Il s’agit d’une « étape essentielle » pour la survie de cette sous-espèce quasi éteinte du pachiderme, ont expliqué, mercredi 4 juillet, une équipe internationale de chercheurs dans la revue Nature Communications.

Sudan, dernier mâle rhinocéros blanc du Nord, est mort en mars à l’âge de 45 ans dans la réserve kényane d’Ol Pejeta, laissant derrière lui sa fille et sa petite-fille, Najin et Fatu, dernières représentantes sur la planète de cette sous-espèce africaine décimée par le braconnage. Avec cette disparition, beaucoup comptent sur la science pour assurer la perpétuation de ces pachydermes originaires d’Afrique centrale, dont les derniers individus sauvages ont été tués il y a plus de dix ans.

Grâce à des procédures de procréation assistée inédites chez des rhinocéros, la « première étape essentielle pour sauver cette sous-espèce quasi éteinte » a été franchie, avec la création d’embryons hybrides in vitro. Ils ont prélevé dans des zoos européens plus de 80 ovocytes sur des femelles rhinocéros blancs du Sud, sous-espèce dont il reste quelque 20 000 individus sauvages dans le sud de l’Afrique.

Les ovules ont ensuite été fécondés en laboratoire, certaines par du sperme congelé de rhinocéros blancs du Nord et d’autres par celui de son cousin du Sud, grâce au laboratoire italien Avantea spécialiste de la reproduction de chevaux et de bovins. Résultat : sept embryons, dont trois (un Sud-Sud et deux Sud-Nord) ont été congelés. « Notre but est d’avoir d’ici trois ans la naissance du premier petit rhinocéros blanc du Nord », assure Thomas Hildebrandt, de l’Institut Leibniz de recherche zoologique et animale de Berlin.

« En prenant en compte les 16 mois de grossesse, nous avons un peu plus d’un an pour réussir une implantation » sur une mère porteuse rhinocéros blanc du Sud, Najin et Fatu n’étant pas en mesure de mener une grossesse, poursuit-il. Et le temps est compté, car les descendantes de Sudan sont les seules à « pouvoir apprendre la vie sociale à un rhinocéros blanc du Nord », souligne l’expert en reproduction animale.

Pour l’instant, les embryons créés permettraient au mieux la naissance d’un hybride. Alors pour faire naître un petit rhinocéros blanc du Nord « pur », les chercheurs souhaitent recueillir les ovocytes des deux femelles du Kenya. Ils attendent une autorisation des autorités kényanes pour cette intervention délicate et espèrent le faire d’ici la fin de l’année. Najin et Fatu sont nées en 1989 et 2000 dans ce parc qui avait tenté en vain des inséminations artificielles, avant de les envoyer au Kenya dans l’espoir, déçu, d’une reproduction naturelle.


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