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Canada: la justice rejette le projet d’agrandissement de l’oléoduc TransMountain

La justice canadienne a ordonné jeudi la suspension de l’agrandissement d’un oléoduc pourtant jugé stratégique par le gouvernement. En cause : son impact environnemental, notamment sur la faune marine, mal mesuré.

La Cour d’appel fédérale a annulé le permis de travaux émis par l’Office national de l’énergie (ONE), car son étude a trop occulté la hausse du trafic de navires-citernes qui navigueront sur la côte pour exporter les hydrocarbures, selon elle.

Actuellement saturé, l’oléoduc doit voir sa capacité triplée à 890 000 barils par jour et le gouvernement y tient beaucoup. Autorités locales, coalition d’écologistes, communautés amérindiennes… les oppositions sont nombreuses face au projet.

Fin mai, l’équipe Trudeau avait annoncé son souhait d’acheter l’oléoduc, pour 4,5 milliards de dollars canadiens, soit 3 milliards d’euros. Jeudi, les actionnaires de la société texane Kinder Morgan ont approuvé la vente à 99,98%.

Car le projet est vital pour l’économie canadienne. Il s’agit du seul à court terme pouvant permettre à l’industrie pétrolière de l’Alberta d’écouler sa production croissante sans accroître la dépendance du Canada vis-à-vis des Etats-Unis.

Le gouvernement canadien cherche à vendre son pétrole à meilleur prix

« Pour l’économie canadienne, c’est assez grave parce que le secteur pétrolier canadien et gazier est gigantesque au Canada, troisième plus importante réserve mondiale de pétrole. Du pétrole non conventionnel en bonne partie », explique à RFI le chercheur Germain Belzile.

Le chercheur associé senior à l’Institut économique de Montréal rappelle que ce pétrole canadien « est surtout en Alberta, une province qui n’a pas de côte avec le Pacifique ou l’Atlantique ». D’où l’impératif de le véhiculer vers l’océan.

En l’acheminant via l’oléoduc, « particulièrement dans les provinces de l’ouest », « on pourrait l’envoyer en Chine, en Europe, un peu partout. Actuellement, on est contraint de l’envoyer aux Etats-Unis », constate M. Belzile.

D’où « un surplus d’approvisionnement aux Etats-Unis, ce qui fait baisser le prix ». Le chercheur explique qu’il y a « un escompte sur le pétrole canadien par rapport au prix mondial de 30 à 40% sur le surplus du pétrole ».

Autrement dit, le Canada veut arrêter de vendre « à un prix beaucoup trop faible ». Jeudi, le Premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le gouvernement fédéral restait déterminé à réaliser les travaux d’agrandissements.


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