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Yémen: l’émissaire de l’ONU se rend à Hodeïda pour avancer vers des pourparlers

Selon son porte-parole, Martin Griffiths était mardi à Sanaa, et doit se rendre ce jeudi à Hodeïda, ville portuaire par laquelle transitent de l’aide humanitaire et 80% des importations de produits alimentaires. L’émissaire onusien « cherche à finaliser les modalités en vue des pourparlers en Suède », ainsi qu’à « attirer l’attention sur la nécessité d’une trêve dans les combats », relate Stéphane Dujarric, précisant qu’un projet qui permettrait d’accorder aux Nations unies la supervision des opérations portuaires à Hodeïda était en préparation.

Mercredi soir, le département d’Etat américain a salué les efforts de Martin Griffiths, et appelé les protagonistes à ne « plus repousser davantage les discussions », alors qu’aucun représentant houthi ne s’était rendu à Genève en septembre pour y rencontrer les négociateurs gouvernementaux et discuter d’un plan de sortie du conflit sous l’égide de l’ONU. Un peu plus tôt le même jour, le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a dit que le prochain rendez-vous se tiendra « très, très tôt en décembre », avec les rebelles et le gouvernement reconnu par l’ONU.

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Selon M. Mattis, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont cessé toutes leurs opérations offensives autour d’Hodeïda. Malgré quelques accrochages, selon lui la ligne de front n’a pas bougé ces dernières 72 heures. De violents combats ont eu lieu lundi soir à Hodeïda, entre les Houthis et la coalition menée par l’Arabie saoudite, qui avait suspendu quatre jours plus tôt son offensive sur le port. Les rebelles chiites s’étaient dits prêts à un cessez-le-feu si Riyad « veut la paix ». La guerre a fait plus de 10 000 morts et acculé le pays au bord de la famine.

Selon un rapport de l’ONG Save the Children, publié mercredi également, la famine a peut-être tué jusqu’à 85 000 enfants de moins de 5 ans depuis l’intervention de la coalition arabe. Les trois quarts des 22 millions d’habitants dépendent de l’aide humanitaire pour survivre. Résultat : le Yémen est, d’après l’ONU, la pire crise humanitaire au monde. Ce n’est pas Carlos Batallas qui dira le contraire. Ce responsable du CICR a passé 18 mois à Aden, au sud du pays. Sur l’antenne de RFI, il décrit une situation tout simplement catastrophique.


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