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Résultats des élections régionales : un premier tour (très) décevant pour le Rassemblement national

La Rassemblement national a raté son pari. Au niveau national, le parti d’extrême droite a recueilli 19,3% des suffrages lors du premier tour des élections régionales, dimanche 20 juin, selon une estimation d’Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions. Le mouvement dirigé par Marine Le Pen arrive difficilement en tête des suffrages dans une seule région, en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

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« C’est une très mauvaise nouvelle pour le Rassemblement national, analyse Nicolas Lebourg, historien et spécialiste de l’extrême droite. Le parti de Marine Le Pen perd une dizaine de points au niveau national. Leur stratégie faite pour récupérer une partie de la droite et des séniors n’a pas fonctionné. »

Au niveau national, le Rassemblement national a largement réduit son score par rapport aux élections régionales de 2015. Cette année-là, le parti d’extrême droite avait réuni un peu plus de six millions de voix au premier tour, soit 27,73% des suffrages. En 2015, le parti de Marine Le Pen était aussi arrivé en tête dans six régions : les Hauts-de-France, le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val de Loire, l’Occitanie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Le bilan du premier tour des régionales 2021 est bien moins favorable. Il s’agit d’un « désastre civique » qui donne « une vision trompeuse des forces politiques en présence », a assuré sa présidente Marine Le Pen, en visant l’abstention. « La distorsion des intentions de vote mesurées par les sondages avec les votes réels n’a qu’une seule explication : nos électeurs ne se sont pas déplacés. C’est pour cela que j’appelle au sursaut tous ceux qui veulent exprimer leur opposition à l’action de ce gouvernement », a-t-elle lancé.

Cette année, le Rassemblement national ne peut espérer une victoire que dans une seule région : en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Et le parti compte bien tout faire pour la remporter. « Dimanche prochain, tout ne dépend que de vous », a lancé aux abstentionnistes Thierry Mariani, candidat du Rassemblement national (RN) en Paca, au coude-à-coude avec le président sortant LR Renaud Muselier. Ce dernier ne pourra pas compter sur un front républicain, comme en 2015, puisque le candidat de la gauche unie et d’EELV Jean-Laurent Félizia a décidé de se maintenir.

Alors, comment expliquer le faible score du Rassemblement national ? « Il s’agit d’une troisième vague de dégagisme, analyse Nicolas Lebourg. Avant on changeait de vote, de gauche à droite ou inversement. Depuis quelques années, le vote se reportait plutot vers des nouveaux partis, comme La France insoumise ou les listes citoyennes. Aujourd’hui, on est passé à la sécession pure et dure. »

« Même les votes pour les partis antisystèmes, comme le Rassemblement national, sont relégués avec les autres. »

Nicolas Lebourg, historien

à franceinfo

Ce revers pour le Rassemblement national est aussi un signal inquiétant pour le parti d’extrême droite en vue de l’élection présidentielle. « Nous avons besoin que toutes les collectivités soient tournées vers le même objectif, en soutien à la politique d’Etat que je mènerai quand je serai présidente de la République », avait ainsi martelé Marine Le Pen lors de son tour de France. Pari raté.


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