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PORTRAIT. Régionales 2021 Grand Est : Jean Rottner, du médecin mulhousien au président de région réélu

Ce 27 juin, la liste de Jean Rottner, président sortant de la région Grand Est (LR) arrive largement en tête avec 39% des voix (résultats non définitifs). Un succès que ce médecin urgentiste a bâti depuis Mulhouse (Haut-Rhin), ville symbole de son ancrage local.

La liste de Jean Rottner est arrivée largement en tête ce dimanche 27 juin lors des élections régionales. Jean Rottner a toujours soigné son ancrage local : le coeur à Mulhouse, les pieds bien plantés dans le Grand Est. Il n’a d’ailleurs jamais couru après un mandat national, si ce n’est tout au début de sa carrière, aux côtés d’Arlette Grosskost : en 2002, le médecin urgentiste est le suppléant de la députée de la 5e circonscription du Haut-Rhin, élue cette année-là, puis réélue en 2007.

Mais c’est bien à la Ville de Mulhouse qu’il fait ses armes. Lui qui est né en 1967 dans la cité du Bollwerk, de parents instituteurs, s’y investit d’abord comme médécin. Formé à l’université Louis Pasteur de Strasbourg à la médecine d’urgence, il intègre le service des urgences de l’hôpital Emile Muller en 1995, pour prendre la direction du pôle de médecine d’urgence Samu-Smur entre 2007 et 2009.

Entrée en politique en 2002

Sa vocation politique est finalement assez tardive puisqu’on ne lui connaît pas d’engagement dans les mouvements jeunes. Lorsqu’il adhère à l’UDF, en 2000, s’inscrivant ainsi dans la culture centriste alsacienne, il a déjà 33 ans. Il optera deux ans plus tard pour l’UMP, tout juste créé. Mais son caractère de leader se traduit déjà à la faculté, où il est le vice-président du bureau de la vie étudiante, interviewé à ce titre par FR3 lors de la rentrée étudiante de 1991, il a alors 24 ans et c’est sa « première télé ».

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2010 : le tournant à la mairie de Mulhouse

Son engagement politique, pour sa ville, va s’accélérer aux côtés de Jean-Marie Bockel, qu’il suit pour les élections municipales en 2008, sur une large liste d’entente entre la gauche moderne, créée par le maire sortant, l’UMP et le Modem. Il devient le 1e adjoint de Jean-Marie Bockel, réélu, et prend le siège de maire lorsque celui-ci choisit de privilégier ses fonctions au sein du gouvernement de François Fillon, en mai 2010.

Ce fauteuil de maire, qu’il conforte lors du scrutin de 2014,  restera le sien jusqu’à ce que son rôle au sein du conseil régional le lui fasse céder à sa 1e adjointe, Michèle Lutz, le 20 octobre 2017. A cette date, Jean Rottner prend la présidence de la région Grand Est, suite à la démission de Philippe Richert, dont il était le vice-président, en charge de la compétitivité des territoires et du nuémrique, depuis le début de la mandature, la première de l’ère post-réforme territoriale, en 2016. 

Nous avions alors consacré un reportage à son parcours et ses convictions, alors qu’il s’apprêtait à changer de dimension au sein de la grande région, portrait qui revient en archives sur la dates-clé de sa carrière :

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Successeur de Philippe Richert à la région

Le Grand Est que le Mulhousien a donc fini par faire sien, dans une Alsace pourtant hostile à ce grand territoire. A l’instar de Philippe Richert lui sera reproché d’avoir un temps soutenu l’idée d’un statut particulier pour l’Alsace, hors de toute idée de grande région, avant de se rallier à la réforme territoriale et présider aux destinées du Grand Est.

Mais son attachement à sa région natale se traduira lors de la construction de la collectivité européenne d’Alsace, née le 1e janvier 2021, projet auquel il ne s’opposera même si elle entaille l’unité de la grande région qu’il préside.

Fidélité aussi à sa ville, qu’il entretient en restant le 1e adjoint de Michèle Lutz, la maire (LR) réélue en juin 2020.

Fidèle à sa vocation de médecin

S’il a quitté le centre hospitalier de Mulhouse en 2009, Jean Rottner est d’une certaine façon aussi resté attaché à son métier de médecin urgentiste. Il l’a prouvé en 2019, lorsqu’en pleine crise à l’hôpital, alors que le personnel soignant est en grève pour réclamer plus de moyens, il reprend pour quelques semaines du service auprès de ses anciens collègues.

Depuis le début de la crise sanitaire, c’est aussi en tant que médecin que le président de la région monte régulièrement au front, pour accélérer d’abord l’approvisionnement en masques et matériel de protection pour les soignants lorsqu’ils en manquent au printemps 2020, ou pour critiquer la lenteur des débuts de la campagne de vaccination en France, dénonçant « un scandale d’Etat ». Une action gouvernementale que l’élu se contente pour le moment de juger de l’extérieur… avant un jour peut-être d’y prendre part directement?


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