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La Turquie quitte officiellement la convention d’Istanbul, qui réprime les violences faites aux femmes

Des manifestantes se sont réunies à Istanbul et Ankara pour protester contre la décision.

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France Télévisions

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La Turquie a officiellement quitté jeudi 1er juillet la Convention d’Istanbul, un traité international visant à lutter contre les violences faites aux femmes. La décision du président Recep Tayyip Erdoğan a donné lieu à des manifestations, notamment à Istanbul où la police a fait usage de gaz lacrymogène.

Datant de 2011, la Convention d’Istanbul, le premier traité international à fixer des normes juridiquement contraignantes pour éviter les violences sexistes, a été ratifiée par 34 pays membres du Conseil de l’Europe. Premier Etat à l’avoir signée, la Turquie est aussi le premier à s’en retirer. Le gouvernement turc a expliqué son choix en soutenant que ce traité « sape les valeurs familiales » et « normalise l’homosexualité », en raison de son appel à ne pas faire de discriminations en fonction de l’orientation sexuelle. L’homosexualité n’est pas illégale en Turquie, mais le gouvernement conservateur au pouvoir se distingue régulièrement par des positions homophobes.

Annoncé en mars par le président turc, le retrait du pays de la Convention d’Istanbul est devenu effectif à minuit. Cette décision, prise alors que les féminicides n’ont cessé d’augmenter en une décennie en Turquie, a suscité la colère des organisations de défense des droits des femmes et des critiques de l’Union européenne, de Washington et du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU.

Jeudi soir, des manifestantes se sont rassemblés dans l’ensemble du pays, notamment à Ankara et à Istanbul, pour exprimer leur soutien à la Convention d’Istanbul. Plusieurs centaines de personnes ont scandé dans la rue à Istanbul : « Nous ne demeurerons pas silencieux, nous n’avons pas peur, nous ne voulons pas obéir ! ». La situation s’est tendue quand la police les a empêchées de marcher jusqu’à la célèbre place Taksim et ils ont tenté de forcer le passage malgré les avertissements répétés des forces de l’ordre, a constaté un journaliste de l’AFP.


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