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Harmonisation des notes du bac : « C’est incompréhensible que la numérisation des copies n’ait pas été mieux anticipée », dénonce le Snes-FSU

« Chaotique » : pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, l’harmonisation des corrections numérisées a été un véritable cafouillage« C’est incompréhensible que le processus de numérisation des copies n’ait pas été mieux anticipé », déplore-t-elle lundi 5 juillet, alors que les résultats du baccalauréat sont attendus mardi, mais que l’harmonisation des corrections numérisées a été compliquée. Plusieurs bugs informatiques ont handicapé les correcteurs : « L’outil [numérique] a été défaillant, pointe Sophie Vénétitay. Il faut rappeler que dans les services d’examen, on manque de personnels. Il y a eu des suppressions de postes, et ces personnes-là n’ont pas été remplacées, ça met toute la chaîne de préparation des examens sous tensions », a ajouté cette enseignante de sciences économiques sociales. Enfin, alors que le gouvernement réfléchit à la possibilité de vacciner dans les collèges et les lycées, Sophie Vénétitay indique qu’aujourd’hui, les établissements scolaires ne savent « toujours pas comment on prépare la rentrée d’un point de vue sanitaire. »

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franceinfo : Les lycéens auront-ils les résultats du bac demain, malgré les bugs ?

Sophie Vénétitay : Ce matin, ça va un peu mieux, on n’a pas eu de gros bugs. Il y a eu comme d’habitude quelques retards à l’allumage, mais ça, c’est le cas tous les ans. Preuve que les outils informatiques de l’Éducation nationale sont loin d’être suffisamment dimensionnés. Il y a certains endroits où on a commencé à faire certaines délibérations sur papier plutôt que via l’application, mais les choses sont à peu près rentrées dans l’ordre. Mais ça restera une session du bac, et en particulier pour la délibération, chaotique. Il y a une accumulation de pas mal de choses.

« Il y a clairement eu un manque d’anticipation du ministère, notamment vis-à-vis des outils informatiques. »

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU

à franceinfo

On sait que c’était une session où on allait numériser les copies pour la première fois, or l’outil a été défaillant. Il y a quand même eu des collègues qui avaient des copies en retard, donc ça décale tout le processus de correction. C’est incompréhensible que ce processus de numérisation des copies n’ait pas été mieux anticipé. Il faut rappeler que dans les services d’examen, on manque de personnels. Il y a eu des suppressions de postes, et ces personnes-là n’ont pas été remplacées. Ça met toute la chaîne de préparation des examens sous tension.

S’il n’y a plus de contrôle continu l’an prochain, ce sera plus simple ?

Sur l’organisation générale peut-être, mais en termes d‘organisation locale dans les établissements ce sera loin d’être idéal. On a quand même beaucoup montré que le contrôle continu posait des problèmes d’inégalités notamment. La question qui se pose, c’est : comment le gouvernement n’a pas été capable d’organiser trois épreuves, deux en terminale et une en première, quand les années précédentes on organisait plusieurs dizaines d’épreuves en une semaine sans qu’il y ait tous ces problèmes ? Cette question-là, il va falloir que le gouvernement y réponde.

Pour en revenir au contrôle continu, c’est acté que ce sera 40 % de l’évaluation l’an prochain ?

Il y a encore quelques discussions notamment jeudi, dans le cadre d’une instance, mais qui est consultative.

« Jean-Michel Blanquer a pris l’habitude ces derniers mois et ces dernières années, de passer outre l’avis de cette instance consultative. »

Sophie Vénétitay

à franceinfo

On verra ce qui se passe jeudi, mais cela ne nous empêchera pas de dénoncer tous les problèmes que pose ce contrôle continu.

Plusieurs personnes disent que ce serait bien qu’il y ait des vaccinations dans les collèges et lycées l’an prochain. Il faut commencer à préparer ça ?

Ça peut permettre à des familles qui sont un peu éloignées d’un environnement médical d’avoir accès à la vaccination. Maintenant, c’est vrai que ça demande une très grosse organisation. On sait que ça ne pourra pas reposer uniquement sur les infirmières ou les médecins scolaires, donc ça suppose une grosse organisation du ministère de la Santé. Il faudrait en discuter très rapidement. Et pour l’instant, sur cette question, comme sur celle des conditions sanitaires de rentrée, nous n’avons aucune information. Il va falloir en discuter très rapidement. Si cela devait se faire, il semblerait que l’on serait bien évidemment sur la base du volontariat. Il faudrait en discuter très rapidement, mais on est le 5 juillet, et on ne sait toujours pas comment on prépare la rentrée d’un point de vue sanitaire.


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