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Lancement du CNR : avec le recul, que reste-t-il des précédentes « initiatives citoyennes » du chef de l’Etat ?

Après le « Grand débat » et la Convention citoyenne pour le climat, place au Conseil national de la refondation, nouvelle tentative d’Emmanuel Macron d’associer les Français aux prises de décisions, avec des élus, des syndicats, des associations. Mais les autres initiatives, celles du premier mandat, ont-elles donné des résultats ?

Trois ans et demi après le tout premier grand débat, en Normandie, la présidente de l’association des maires ruraux de l’Eure Laurence Bussière en garde un goût amer. « On y a cru, quand on est sortis du grand débat. Quand les gens se sont déplacés dans les mairies pour déposer leurs doléances, on sentait qu’ils voulaient croire qu’on allait vraiment les entendre, rappelle-t-elle. Et aujourd’hui… Il y a eu des choses de faites, mais il y a des problématiques sur lesquelles on n’a rien. Je pense que cela a démotivé les gens. »

Depuis, une grande partie des 30 mesures retenues par Emmanuel Macron, qui voulait apaiser la colère des « gilets jaunes » ont été appliquées : la suppression de l’Ena, la prime Macron… Mais, d’après les élus, le président a mis le principal à la poubelle.

Cette frustration des participants au grand débat national est partagée par certains de ceux qui ont cru à la Convention citoyenne pour le climat. Comme la militante de gauche Mathilde Imer : « Cette trahison a deux conséquences : l’une est démocratique. Des gens qui n’avaient déjà plus confiance dans le monde politique l’ont encore moins après cette expérience ; et sur le plan politique un certain nombre de mesures n’ont pas été mises en place, qu’on regrette dans la crise qu’on traverse aujourd’hui. »

« Ce qui reste, c’est la disponibilité des citoyens pour ce type d’exercice. C’est une démonstration assez forte des potentialités de la démocratie représentative. »

Loïc Blondiaux, politologue

à franceinfo

Ces exercices ont permis aussi des avancées concrètes dans la vie de tous les jours, affirme le député de la majorité Karl Olive, ancien maire Les Républicains de Poissy (Yvelines) : « D’où viennent la suppression de la taxe d’habitation, l’indexation des retraites sur l’inflation ? D’où viennent les déconcentrations des services publics de l’État, notamment les maisons France Services ? Cela vient du grand débat national, souligne-t-il, et aujourd’hui c’est une réalité du quotidien. »

Avec ce Conseil national de la refondation, le président est attendu au tournant, surtout par les élus locaux. Exercice de la dernière chance en quelque sorte,
au risque que la démocratie participative d’Emmanuel Macron finisse par se faire… sans participants.


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