Le Parlement européen épingle le mégaprojet de TotalEnergies en Ouganda, Kampala se raidit
Publié le : 17/09/2022 – 13:07
Kampala a réagi, vendredi 16 septembre, à la résolution adoptée la veille par les eurodéputés qui épingle le mégaprojet d’exploitation pétrolière de TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie, en raison notamment de « violations des droits de l’homme » envers les opposants au projet. Le Parlement européen a également réclamé des « compensations adéquates » pour les personnes qui risquent d’être déplacées sur le tracé du projet d’oléoduc de plus de 1 400 km.
Le président et le Parlement ougandais n’ont visiblement pas l’intention de revoir leurs plans. Yoweri Museveni a promis sur Twitter que le projet se « poursuivrait comme stipulé dans le contrat » passé avec TotalEnergies et le géant pétrolier chinois CNOOC. Et le président ougandais de menacer : « TotalEnergies m’a convaincu de l’idée d’oléoduc ; s’ils choisissent d’écouter le Parlement européen, nous trouverons un autre partenaire avec qui travailler. »
The remarks of the Deputy Speaker and the Attorney General in one of the dailies concerning the EU Parliament and EACOP interested me in making some comments of reassurance to our people.
— Yoweri K Museveni (@KagutaMuseveni) September 16, 2022
Yoweri Museveni veut que « dans tous les cas », le « pétrole soit extrait, comme prévu, en 2025 ». Or, dans sa résolution non contraignante, le Parlement européen demande à TotalEnergies de retarder d’un an le projet pour étudier « la faisabilité d’un autre itinéraire permettant de mieux préserver les écosystèmes […] et les ressources en eau de l’Ouganda et de la Tanzanie ».
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Le vice-président du Parlement ougandais s’est lui aussi indigné de la prise de position des eurodéputés. Dans un communiqué, Thomas Tayebwa a rappelé que ces projets avaient « été approuvés » par le « Parlement d’un pays souverain ». Il estime que « tout ce qui va à son encontre est un affront à l’indépendance de cette chambre » et que cela ne pouvait « pas être pris à la légère ».
Au contraire, l’ONG les Amis de la Terre France a estimé que cette résolution envoyait « un signal politique fort » contre les projets Tilenga et EACOP, dont elle juge « les coûts humains, environnementaux et climatiques inacceptables ».
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