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Guerre en Ukraine : qu’est-ce que le « ship to ship », qui permet à la Russie de contourner certaines sanctions internationales ?

La technique consiste à transborder d’un tanker à un autre une cargaison de brut ou de produits dérivés afin de brouiller les pistes. 

Article rédigé par

Radio France

Publié le 27/09/2022 15:19 Mis à jour le 27/09/2022 15:19

Temps de lecture : 1 min.

Comme un tour de passe-passe. Alors que les sanctions occidentales s’amoncellent sur l’économie russe depuis le début de la guerre en Ukraine, le Kremlin cherche vaille que vaille à préserver ses exportations de pétrole. Pour cause : l’Union européenne prévoit d’imposer un embargo total sur le brut russe d’ici mars 2023. L’annonce par Vladimir Poutine d’une mobilisation partielle en Russie couplée à une rhétorique axée sur le recours à l’arme nucléaire a conduit les Vingt-Sept à chercher de nouvelles pistes pour sanctionner la Russie et l’entourage de la présidence.

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Reste qu’en attendant, pour contourner les restrictions, la Russie utilise la technique du « ship to ship », qui consiste à transborder d’un tanker à un autre une cargaison de brut ou de produits dérivés, afin de brouiller les pistes. 

Ces manœuvres en mer ont commencé dès le mois d’avril dernier. Les tankers russes opèrent en zone maritime internationale où un ancrage est possible. Le « bord à bord »  – ou « ship to ship » –  s’est ainsi beaucoup développé au large du port grec de Kalamata. Là-bas, pas moins de 41 navires en six mois seulement ont effectué ce type d’opération, représentant près de 24 millions de barils de pétrole russe, contre seulement 4 millions l’année précédente.

De telles manœuvres ont aussi été signalées au large de l’enclave espagnole de Coutin, au Maroc, ou encore dans le secteur des îles des Açores, en Atlantique. Dans ce transport maritime bien rodé, l’opacité est la règle. Au moment de l’échange, les transpondeurs qui assurent les liaisons radio sont coupés. Les tankers russes battent souvent un autre pavillon, notamment panaméen, tandis que les intermédiaires ont leurs sociétés de courtage enregistrées à Dubaï ou à Singapour.

Les cargaisons sont destinées principalement à l’Inde et à la Chine, mais aussi à la Turquie et à plusieurs pays africains. L’intérêt est évident pour les acheteurs : le pétrole est livré avec des rabais très attractifs, consentis par la Russie.


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