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VIDEO. « Même si je te le dis tous les jours, je n’aurai jamais assez de temps pour te remercier » : Muriel, 63 ans, a reçu un rein de sa sœur Martine, 62 ans

Dans le Loir-et-Cher, c’est l’histoire d’une transplantation rénale entre deux sœurs : pour qu’elle retrouve une vie normale, sans dialyse, Martine, 62 ans, va donner un de ses reins à Muriel, 63 ans. « Envoyé spécial » les a suivies avant, pendant et après l’opération. Dans cet extrait, c’est le grand jour…

Trois fois par semaine, pour filtrer son sang et le débarrasser des toxines, Muriel devait passer quatre heures en dialyse. A 63 ans, une grave insuffisance rénale affectait sa vie quotidienne depuis trois ans. Sa « petite sœur », qui a un an de moins qu’elle et la chance d’être en parfaite santé, a décidé de lui offrir un de ses reins. Pour donner comme pour recevoir un organe, la limite d’âge ne cesse en effet de reculer. « Envoyé spécial » les a suivies toutes deux au CHU de Tours, pendant « les derniers mètres d’une longue course ».

Deux ans après l’inscription de Muriel sur la liste d’attente pour une transplantation rénale, pour la receveuse et la donneuse, c’est la dernière consultation avant le bloc opératoire. Le médecin préfère les prévenir : le risque « que la greffe ne prenne pas du tout (…) existe, il n’est pas nul. Ce risque est d’à peu près 1 sur 50 ». Ce risque inquiète Muriel… surtout pour sa sœur, qui aurait alors perdu un rein pour rien. D’autant que pour cette dernière, l’intervention sera plus douloureuse que pour la receveuse – qui subira tout de même trois à quatre heures d’opération.

Chaque année, le manque de greffons coûte la vie à 600 personnes

La séparation, la veille de l’intervention, quand chacune doit rejoindre sa chambre d’hôpital, « c’est le moment le plus difficile » pour Muriel. Elle peine à contenir son émotion. Ensuite, tout se déroulera comme prévu. Le matin suivant, pendant qu’une première équipe prélève le rein de Martine, une autre équipe, dans une salle contiguë, prépare Muriel à recevoir le greffon aussitôt. « Il est beau », la rassure le chirurgien. Mais c’est à sa sœur qu’elle a pensé « toute la matinée »… avant de pouvoir lui dire « un gros merci » à la sortie de la salle de réveil. 

En France, plus de 26 000 personnes sont en attente de greffe. Chaque année, le manque de greffons coûte la vie à plus de 600 d’entre elles. Les transplantations qui donnent les meilleurs résultats sont celles d’organes prélevés sur des donneurs vivants, comme dans le cas de Muriel et Martine. 

Extrait de « Don d’organes, sauver ceux qu’on aime », un reportage à voir dans « Envoyé spécial » le 29 septembre 2022.

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