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Crise climatique : « Il faut revendiquer un usage raisonnable » de l’avion, estime le PDG d’Aéroports de Paris

« Il faut revendiquer un usage raisonnable » de l’avion, a estimé sur franceinfo vendredi 30 septembre le PDG d’Aéroports de Paris, Augustin de Romanet, à propos des défis environnementaux auquel le secteur doit faire face. « Ce n’est pas parce que nous sommes dans un métier essentiellement d’hospitalité aéroportuaire en lien avec le développement du transport aérien que nous sommes nécessairement désireux d’un développement à tous crins du transport aérien« , se défend-t-il.

En disant ces mots, Augustin de Romanet explique avoir voulu dire deux choses. Premièrement, « il est de la responsabilité de ceux qui peuvent faire le choix du train plutôt que de l’avion de faire ce choix, ou éventuellement de renoncer à tel ou tel voyage qui serait inutile« . Deuxièmement, il ne veut pas « faire la morale » : « Je ne veux pas m’élever au-dessus de ma condition, je ne suis pas un donneur de leçons mais je ne veux pas non plus qu’on me donne des leçons. Ce n’est pas parce que nous travaillons dans l’aéroport, chez des constructeurs d’avions ou dans des laboratoires de recherches aéronautiques que nous sommes des sans-cœur. » Selon lui, « l’ensemble des collaborateurs des entreprises du secteur aérien sont mobilisés. »

Augustin de Romanet a conscience des défis qui attendent le secteur de l’aéronautique mais, selon lui, il « faut laisser au transport aérien le soin de réaliser la mutation qu’a réalisé l’automobile par exemple. » Oui, le secteur doit assumer sa part pour le PDG qui ne veut toutefois pas assumer seul les conséquences du réchauffement climatique. « Ce secteur n’est pas moins responsable des émissions de CO2 mais il ne l’est pas plus« , argumente-t-il.

« Je rappelle que le secteur de l’aérien ne représente que 3% des émissions de CO2, c’est moins que le stockage d’emails ou certaines activités de streaming de vidéos par exemple. »

Augustin de Romanet, PDG d’Aéroports de Paris

sur franceinfo

Concernant la facture énergétique d’un groupe tel qu’ADP qui ne gère pas seulement les aéroports parisiens mais une vingtaine d’aéroports en tout à travers le monde, le PDG explique qu’elle « n’est pas très significative aujourd’hui au regard de tous [leurs] coûts. » Pourquoi ? Parce que le groupe a « des contrats d’approvisionnement à long terme » et « des PPA des ‘Power Purchase Agreement’ qui impliquent le financement de la construction de centrales solaires exclusivement dédiées à la consommation du groupe ADP » et qui permettent au groupe « d’avoir pour une fraction de [leur] consommation électrique des prix garantis sur 20 ans.« 

Preuve de cet investissement pour Augustin de Romanet : l’inauguration le 6 octobre dans le Gard d' »une centrale solaire financée par notre accord avec une compagnie d’énergie solaire » et dont la production « sera dédiée au groupe ADP« . « C’est un investissement pour l’avenir« , se félicite-t-il.

Enfin, interrogé sur l’hydrogène, il répond que c’est un élément « très important« , probablement « une des sources d’avenir pour l’énergie parce que c’est une façon de stocker l’électricité« . Et le patron d’expliquer : « L’hydrogène peut être produit à partir d’électricité qui devra nécessairement être décarbonnée. On ne peut pas stocker la production d’énergie solaire ou éolienne, en revanche – avec cette énergie solaire ou éolienne – on peut stocker de l’hydrogène sous forme gazeuse ou liquide. » Une prouesse utile pour l’avenir puisque d’après lui « nous savons qu’à court terme – au sein des aéroports – nous devons nous préparer à fournir de l’hydrogène dans les années qui viennent pour les camions et les transports collectifs… Et dans un deuxième temps pour les avions. » Concrètement, Augustin de Romanet s’apprête à voir ses aéroports devenir des « hubs d’hydrogène » pour les territoires alentours, capables de « fournir à tous les territoires autour des aéroports, l’hydrogène nécessaire« . « C’est le défi de tout l’écosystème du transport aérien de se verdir, parce que c’est le prix de sa survie« , conclut-il.


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