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ENQUETE. Une victime présumée d’agression sexuelle dénonce les failles de la cellule d’écoute d’EELV

Selon cette jeune femme, militante depuis 2017 chez les Verts, « un des membres de la cellule a contacté mon agresseur pour lui dire que j’avais fait un signalement ».

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Radio France

Publié le 30/09/2022 06:28 Mis à jour le 30/09/2022 06:59

Temps de lecture : 2 min.

Signalé en juillet auprès de la cellule d’enquête sur les violences sexuelles et sexistes au sein d’Europe-Ecologie-Les Verts, Julien Bayou a démissionné lundi dernier de son poste de secrétaire national du parti. Une structure « disqualifiée » selon l’avocate de l’élu parisien. « A quatre reprises, Julien Bayou a demandé par écrit à être auditionné devant cette cellule, ce qui lui a été purement et simplement refusé« , a signalé Maître Marie Dosé. franceinfo a enquêté sur cette cellule. Si ses membres ont reçu pour consigne de ne pas communiquer avec la presse, franceinfo a pu recueillir le témoignage d’une victime qui dénonce également des failles. « Un des membres de la cellule a contacté mon agresseur pour lui dire que j’avais fait un signalement« , déplore-t-elle auprès de franceinfo.

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La jeune femme, militante depuis 2017 chez les Verts, a saisi par mail la cellule d’écoute deux mois après une agression sexuelle. Les faits se seraient déroulés à l’été 2020, des violences sexuelles qui auraient été commises par un cadre du parti en Ile-de-France. Moins de deux jours après son témoignage censé rester secret, son agresseur l’a contactée à de multiples reprises. Des appels, des messages qui effraient la victime. « J’avais peur qu’il vienne me harceler chez moi. Je ne pensais pas qu’en saisissant la cellule, mon agresseur serait protégé par un certain nombre de personnes« , regrette-t-elle.

Des victimes renoncent à saisir la cellule

franceinfo a pu joindre le cadre francilien qui serait responsable de la fuite. Une personne influente au sein du parti en Ile-de-France et qui siège au Conseil Fédéral. S’il ne nie pas « avoir informé très tôt l’agresseur de ce signalement« , il réfute avoir communiqué le nom de la victime. Selon lui, il s’agissait « d’une décision collective et non d’une initiative individuelle pour prévenir un autre cadre et ami« . Pourtant, selon plusieurs sources au sein des Verts, c’est cette initiative qui a « justifié son départ de la cellule d’écoute« .

De son côté, l’agresseur présumé a été suspendu et il a démissionné en décembre 2020. Avant même d’être auditionné. Une gestion de l’affaire que dénonce la victime : « Ça a été plus difficile le traitement de mon affaire que l’agression en elle-même d’un certain côté« , avance la jeune femme. Selon elle, d’autres victimes ont renoncé à saisir à leur tour la cellule. « Certaines personnes qui ont eu vent de mon histoire, m’ont dit : moi pour l’instant, je n’ose pas témoigner. Ça n’inspire pas confiance ce genre de choses« .


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