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Mondial de football au Qatar : « Le modèle de cet évènement va à l’encontre de ce que l’on souhaite faire à Paris », explique l’adjoint en charge des Sports

« Le modèle de cet évènement va à l’encontre de ce que l’on souhaite faire à Paris », a expliqué lundi 3 octobre à France Bleu Pierre Rabadan, adjoint à la mairie de Paris, chargé du Sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine.

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franceinfo : Pourquoi la ville de Paris a-t-elle prise cette décision ?

Pierre RabadanPour plusieurs raisons. On s’interroge, comme beaucoup de monde, sur le modèle de cet évènement qui va à l’encontre de ce que l’on souhaite faire à Paris dans le cadre de Paris-2024, notamment. Il y a le problème de l’impact environnemental, avec beaucoup de constructions, des stades qui seront climatisés. Les conditions de construction de ces infrastructures interrogent également. Forcément, cela doit nous interpeller. L’une des autres raisons, c’est : est-ce qu’en plein mois de décembre, mettre en place des zones de diffusion en France serait pertinent ? Au regard de ces interrogations, on a décidé de ne pas mettre en place de zones de diffusion.

Certains pointent du doigt les liens que peuvent avoir la ville de Paris et le Qatar, notamment avec le PSG. Que répondez-vous ?

La décision a été prise il y a plusieurs semaines. Bien sûr le Qatar est très investi dans le PSG, on a des relations tout à fait constructives avec le club et son entourage mais cela ne nous empêche pas de dire quand nous ne sommes pas d’accord. Que le Qatar ait envie d’organiser une Coupe du monde c’est une chose, derrière l’ensemble des paramètres de l’organisation relève d’une décision qui a plus de 10 ans. Mais cela ne doit pas nous empêcher de questionner ce modèle.

Est-ce que les villes françaises ne réagissent pas un peu tard ?

Je ne sais pas s’il est trop tard. Les zones de diffusion se regardent autour de plusieurs problématiques. Il faut voir la faisabilité des choses en fonction de la période, de ce qui se passe dans l’espace public à ce moment-là. On est dans une période très particulière avec la crise environnementale et énergétique qui s’annonce pour cet hiver, la crise majeure du Covid, le contexte international, des collectivités qui ont des difficultés financières. Tout cela doit être pris en compte. Au regard de cela, il fallait que chacun se positionne et c’est ce que plusieurs villes sont en train de faire.

Cette Coupe de monde va vraiment à l’encontre de ce que vous prévoyez pour 2024 à Paris ?

On a un projet autour de l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques très porté sur la sobriété énergétique et la réduction des gaz à effet de serre et de l’empreinte carbone. L’accueil des Jeux à Paris a pour ambition d’avoir un impact environnemental de moitié par rapport à celui de Londres. On veut créer une nouvelle norme de grands évènements en organisant le plus grand d’entre eux. Certains point vont donc à l’encontre de la prochaine Coupe du monde.

Faut-il que la Fifa, l’UEFA ou le CIO soient plus regardants sur certains points ?

Cela nous semble évident, particulièrement dans la période qui éclate sous nos yeux. L’évolution du climat est un enjeu très fort, les grands évènements sont une nécessité mais ils doivent repenser leur modèle. Le CIO s’est inscrit dans cette optique-là avec son agenda 2020 qui correspondait à ce que la ville de Paris souhaitait faire pour les JO de 2024. C’est la création d’un nouveau modèle d’évènement avec la prise en compte beaucoup plus importante de l’héritage, de l’impact social, sociétal et environnemental dans l’organisation.


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