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Ramassage scolaire suspendu, ambulances à l’arrêt, matchs de foot reportés… On a listé six conséquences de la pénurie de carburant

Des files d’attente, des coups de klaxon et une activité parfois à l’arrêt. Près d’une station-service sur trois (31,4%) rencontrait des difficultés d’approvisionnement, mardi 11 octobre, en plein mouvement de grève dans des raffineries et des dépôts TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, selon le ministère de la Transition énergétique. Trois semaines après le début de la fronde sociale, les difficultés se multiplient sur le terrain, touchant notamment le secteur du transport, de la santé et du sport.

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Des tournées de ramassage scolaire annulées

Une entreprise de cars de Seine-et-Marne n’a pu assurer le ramassage scolaire que de 500 enfants lundi matin, alors qu’elle en transporte d’ordinaire 8 000 chaque jour à travers l’Ile-de-France et le Centre-Val-de-Loire. « J’ai 80% de mes cars qui sont sur la réserve », a expliqué l’une de ses responsables, Laurence Bernard. « On a privilégié les maternelles et les élémentaires autour de chez nous, tout ce qui était très proche. (…) Ca fait dix jours que ça dure. »

Pénurie de carburant : une entreprise de transport scolaire obligée d'annuler certains cars
France 2

Dans les Hauts-de-France, des difficultés sont apparues début octobre« On a eu dix annulations de courses sur 1 500 sur tout le secteur d’Amiens à cause d’un manque de carburant », confiait la région le 3 octobre.

Des camions-poubelles à l’arrêt

Dans le Loiret, des tournées de ramassage d’ordures ménagères et de tri sélectif ont été suspendues faute de carburant, lundi, dans la région de Montargis, selon un message relayé par la ville de Ferrières-en-Gâtinais« Nous sommes obligés de prioriser nos tournées », en se concentrant sur l’hôpital et des établissements scolaires, a expliqué le syndicat mixte de ramassage et de traitement des déchets à La République du Centre. Une solution a finalement pu être trouvée, mardi, au prix fort, auprès d’un opérateur privé, selon France Bleu Orléans.

Des ambulanciers contraints de limiter leurs interventions

En périphérie de Reims, dans la Marne, une société d’ambulances a dû laisser plus d’un quart de sa flotte au parking, lundi, faute de gazole dans les réservoirs. « Nous annulons les interventions et les transferts au-delà de Reims », a témoigné son directeur, déplorant également « des retards » liés à l’attente dans les stations.

Pénurie de carburant : une société d'ambulances de la Marne doit supprimer certaines interventions
France 3

Des contraintes similaires ont aussi été observées en Indre-et-Loire, selon France Bleu Touraine. Dans la Somme, où la préfecture a pourtant mis en place des accès prioritaires pour les véhicules d’urgence, un ambulancier dit être « dans l’obligation de refuser » des demandes de certains patients, selon Europe 1. Même « stress » pour un ambulancier de Seine-Saint-Denis, qui affirme, au micro de BFMTV, « éviter les courses qui sont trop lointaines » pour économiser du carburant.

Des compétitions auto et moto interdites

Au regard des « difficultés d’approvisionnement en carburant », la préfecture des Hauts-de-France a annoncé, mardi, qu’elle ne donnerait pas son feu vert à l’organisation de deux événements prévus dans le Pas-de-Calais : la finale de la Coupe de France des rallyes, du 13 au 15 octobre, à Béthune, et le Beach cross de Berck, les 15 et 16 octobre. « La tenue de compétitions de sports mécaniques de cette ampleur (…) serait potentiellement source d’incompréhension, voire de tensions », du fait de leur importante consommation de carburant, justifient les services de l’Etat.

Dans des auto-écoles, des cours de conduite raccourcis ou reportés

Face au temps perdu en quête de carburant, certaines auto-écoles ont commencé à modifier leur planning de leçons de conduite« Ça commence à être très tendu », a décrit, lundi, la vice-présidente de l’Union nationale des indépendants de la conduite, Marie Martinez, gérante de quatre auto-écoles dans les Yvelines. « On est obligés de raccourcir les kilomètres effectués en leçon ou même d’annuler certains cours pour ne pas faire subir aux élèves l’attente d’une heure aux stations-service. Parce que, pédagogiquement, il n’y a rien à apprendre. » Cette professionnelle craint désormais de devoir placer une partie de ses salariés en chômage partiel, ce qu’elle dit ne pas pouvoir « se permettre » financièrement.

Des centaines de matchs de football reportés

Le district de la Côte d’Opale, qui gère les championnats départementaux d’une partie du Pas-de-Calais, a annulé les rencontres prévues le week-end des 8 et 9 octobre. « J’ai envoyé un sondage aux 200 clubs du district et 70% d’entre eux ont voté pour reporter », a raconté le président du district à France Bleu Nord

« Si c’est pour envoyer des gens sur la route et ne pas savoir s’ils pourront rentrer chez eux parce qu’ils n’auront plus de carburant, ce n’est pas raisonnable. »

Franck Poret, président du district de foot de la Côte d’Opale

à France Bleu Nord

« C’est plus prudent de garder du carburant pour aller au travail, faire les courses et des trajets de proximité », a insisté le responsable. Les matchs reportés, touchant toutes les catégories d’âge et de genre, doivent être reprogrammés fin octobre. « On espère que, d’ici là, la pénurie sera terminée. »


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