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Ukraine : deux ONG portent plainte contre TotalEnergies pour « complicité de crime de guerre »

L’ONG bordelaise Darwin Climax Coalitions affirme vendredi 14 octobre à franceinfo avoir porté plainte, avec l’ONG ukrainienne Razom We Stand, auprès du parquet national antiterroriste, contre TotalEnergies pour « complicité de crime de guerre », confirmant une information du journal Le Monde.

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Le quotidien avait révélé fin août, sur la base de plusieurs documents et de l’enquête de l’ONG Global Witness, qu’une entreprise codétenue à 49% par TotalEnergies et à 51% par le russe Novatek fabriquait du carburant destiné à alimenter des avions de guerre russes engagés dans le conflit en Ukraine, ce que Total a démenti.

Selon Philippe Barre, président de Darwin Climax Coalitions, l’objectif de cette plainte est « d’obtenir une enquête officielle judiciaire ». Il déplore l’inaction, « la prise en main qui tarde à venir » des autorités depuis les révélations de cet été. Philippe Barre estime que « c’est le rôle de la société civile de demander des comptes quand il y a des accusations aussi graves ».

 

Peu après ces révélations, TotalEnergies a cédé à Novatek sa participation de 49% dans la société Terneftegaz qui exploite le champ gazier controversé de Termokarstovoïe, accusé d’avoir fourni du condensat de gaz à une raffinerie proche d’Omsk en Sibérie. Cette usine russe a ensuite transformé ce gaz liquéfié en carburant, lequel a ensuite été expédié pour alimenter les avions russes engagés dans le conflit en Ukraine au moins jusqu’en juillet dernier. Mais Philippe Barre rappelle que le pétrolier « a omis de dire qu’il avait encore 19,4% de parts dans Novatek ».

« TotalEnergies fait des résultats records, qu’il a – a priori – des difficultés à redistribuer quand on voit dans quelle situation est notre pays en ce moment, pointe le président de Darwin Climax Coalitions en référence à la grève dans les raffineries françaises, parallèlement, il y a des accusations extrêmement graves, liées à la mort de milliers de civils en Ukraine ». Pour Philippe Barre, « on ne peut pas balayer d’un revers de la main ces informations ». L’ouverture d’une information judiciaire doit ainsi, selon lui, « permette d’obtenir la vérité et le cas échéant, justice ». « La puissance que représente TotalEnergies ne doit pas être un frein à l’obtention de la vérité », conclut-il.


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