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Vague automnale de chaleur : « On aura les chrysanthèmes mais avec très peu de fleurs ouvertes », affirme un pépiniériste à l’approche de la Toussaint

Pour la Toussaint, « on aura les chrysanthèmes mais avec très peu de fleurs ouvertes », constate samedi 15 octobre sur franceinfo Patrice Bajan, pépiniériste à la jardinerie indépendante « Les espaces vert du Languedoc » à Toulouse. Face à la vague de chaleur automnale qui s’apprête à traverser la France et les températures records attendues pour un mois d’octobre, il préconise de s’adapter : « On conseille à nos clients de changer leurs habitudes et d’utiliser des essences beaucoup plus résistantes à la température et à la sécheresse. Les paysages vont se modifier. »

franceinfo : Est-ce que le cycle des plantes est bouleversé par ces températures ? 28 degrés en octobre, quels sont les impacts sur une plante ?

Patrice Bajan : Sur les plantes, en général, ça ne se voit pas trop. Elles se croient toujours en été alors elles continuent leur cycle. Elles n’ont pas encore pris leurs couleurs d’automne. Par contre, pour des plantes comme les chrysanthèmes qui ont besoin d’avoir des nuits longues et pas trop de jour pour pouvoir fleurir, elles restent en boutons et elles attendent. Pour les chrysanthèmes qui devraient être fleuris pour la Toussaint, nous, à notre niveau, on ne peut qu’attendre que les journées soient plus moroses, avec des nuages pour qu’elles se mettent à s’ouvrir. On aura les chrysanthèmes mais avec très peu de fleurs ouvertes.

Est-ce qu’il faut songer à changer de végétation ?

Oui, complètement. Dans le Sud, on voit bien qu’avec les étés de plus en plus chauds, il y a des essences qui ne résistent pas. Dès qu’il y a des périodes de canicule comme cette année, il y a toute une famille de végétaux qui d’habitude poussent assez bien chez nous qui n’ont pas résisté cette année et ce n’est même pas la peine d’essayer de les replanter. Nous, on conseille à nos clients de changer leurs habitudes et d’utiliser des essences beaucoup plus résistantes à la température et à la sécheresse, des essences plus méditerranéennes. Il ne s’agit pas de replanter la plante qui est morte par la même plante mais bien de changer les essences et d’adapter le jardin à ces nouvelles conditions. Je pense qu’à terme certaines plantes vont migrer. Celles qui poussaient bien chez nous actuellement vont davantage pousser dans le nord de la France. Les paysages vont se modifier, je pense.

Que faut-il planter vers Toulouse ? Que conseillez-vous à vos clients actuellement ?

Les oliviers résistent très bien. Les lagerstroemia (lilas d’été) ont aussi très bien résisté, comme les lauriers roses qui sont magnifiques chez nous. Ce sont des essences qui étaient moins jolies et qui fleurissaient moins longtemps à Toulouse alors que, maintenant, tout l’été, elles sont en fleurs grâce aux températures. Et puis, il y a un retour – c’est une demande de nos clients en ce début d’automne – des arbres d’ombre pour protéger leurs façades et leur terrasse. C’est une demande qui est nouvelle parce que les arbres d’ombre n’étaient pas la priorité jusqu’à présent. La demande revient donc vers l’arbre qui est utile dans le jardin.


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