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Automobile : « La France n’est pas prête » à atteindre l’objectif d’une filière électrique 100% française, affirme un économiste

Dans une interview aux Echos dimanche, à la veille du lancement du Mondial de l’auto, Emmanuel Macron a dit souhaiter le passage à une production de véhicules 100% électrique d’ici 2035.

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Radio France

Publié le 17/10/2022 06:24 Mis à jour le 17/10/2022 06:27

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« Pour l’instant, la France n’est pas prête » à atteindre l’objectif d’une filière automobile 100% française, a estimé dimanche 16 octobre sur franceinfo Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’observatoire Cételem pour les voitures. « Mais c’est un enjeu de souveraineté industrielle et de concurrence internationale, puisque les Chinois ont 15 ans d’avance sur nous », ajoute-t-il, alors qu’Emmanuel Macron a annoncé une série de mesures en faveur des voitures électriques dans le journal Les Echos, à la veille du lancement du Mondial de l’Auto à Paris.

Le chef de l’Etat a notamment fixé comme objectif la production d’un million de véhicules électriques d’ici 2027 en France, deux millions d’ici 2030 et le passage au tout électrique en 2035.

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La voiture électrique reste plus chère qu’un véhicule thermique. L’enjeu de l’accessibilité de son prix est donc « majeur » selon Flavien Neuvy. « Sans le bonus écologique, qui augmentera de 1 000 euros l’an prochain pour les plus modestes, personne n’achèterait de voiture électrique »,affirme l’économiste.

Les plus modestes pourront aussi, à partir de 2024, commencer à bénéficier d’un système de « leasing » pour rouler dans une voiture électrique à raison de 100 euros par mois. « Cela prend un peu de temps parce que les voitures électriques sont beaucoup plus chères que les voitures thermiques et 100 euros par mois, c’est une équation difficile à résoudre », explique Flavien Neuvy. « Il faudra certainement que l’Etat apporte des aides financières supplémentaires et que le dispositif soit ciblé en particulier pour les personnes les plus modestes. »

En pleine crise des carburants, mais aussi en pleine envolée des prix de l’énergie, l’élargissement du bouclier tarifaire aux bornes publiques de recharge « va rassurer, à court terme, les consommateurs », assure par ailleurs Flavien Neuvy. Mais le spécialiste note tout de même « quelques incompréhensions » pour les automobilistes. « D’un côté, on parle de pénuries de carburants, de difficultés dans la production électrique et dans le même temps on veut plus de voitures électriques. »


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