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Haïti: le Conseil de sécurité de l’ONU réfléchit à l’envoi d’une force internationale

Publié le : 18/10/2022 – 11:38Modifié le : 18/10/2022 – 11:40

Le Conseil de sécurité de l’ONU a avancé de quelques jours sa réunion concernant la situation en Haïti, et a reçu le ministre haïtien des Affaires étrangères, Jean Victor Généus, venu «porter le cri de détresse de tout un peuple», et implorer l’aide de la communauté internationale.

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Avec notre correspondante à Washington, Carrie Nooten

Les gangs et les manifestations violentes n’ont fait qu’empirer la situation, notamment à Port-au-Prince, la capitale du pays. Le terminal pétrolier de Varreux, le plus important d’Haïti, est bloqué par des gangs armés depuis mi-septembre, paralysant le pays tout entier. La situation est qualifiée de « cauchemardesque » par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. 

« La situation est absolument dramatique. Le port est bloqué par les gangs qui ne laissent pas sortir le carburant. Et sans carburant, il n’y a pas d’eau. Et il y a le choléra, or vous savez que l’hydratation est ce qu’il y a de plus important dans le traitement contre le choléra. »

Le choléra a fait son retour en Haïti après trois ans d’absence, faisant 22 morts, selon un bilan établi lundi par l’ONU. Dans ce contexte, le secrétaire général a récemment appelé dans une lettre au Conseil de sécurité à « examiner en urgence la demande du gouvernement haïtien de déployer sans délai une force armée spécialisée internationale pour faire face à la crise humanitaire ».

À écouter: «Haïti n’est pas une priorité pour la communauté internationale»

En réaction, le Conseil travaille sur deux leviers en parallèle. Le premier pourrait être des sanctions qui viseraient des chefs de gangs – seule la Russie y est vraiment opposée. Le second serait l’autorisation d’une mission armée non onusienne, cadrée. Une idée défendue par Washington, mais à laquelle Moscou et Pékin s’opposent pour l’instant. La dernière interrogation réside dans l’identité du pays qui mènerait cette mission onusienne dans un pays encore traumatisé par celle des Casques bleus en 2010. Ces derniers sont responsables d’avoir introduit le choléra dans le pays, entrainant une épidémie qui a fait plus de 10 000 morts jusqu’en 2019. 

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