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Astronomie : ils vont aider la Nasa en observant l’astéroïde Eurybate faire disparaître une étoile

Si vous êtes à Pau, Limoges, Bourges ou Reims, en tout cas le long d’une bande qui passe par ces villes entre le sud-ouest et les Ardennes, vous pourrez participer à une mission de la Nasa en observant le ciel dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 octobre vers 4 heures du matin. Il s’agit d’en savoir plus sur un astéroïde appelé Eurybate, que la sonde américaine Lucy, partie de Terre il y a un an, survolera en 2027.

Si Lucy sait comment rejoindre le coin du système solaire du côté de Jupiter où évolue Eurybate, il lui faut encore recueillir un certain nombre d’informations sur cet objet céleste pour réussir au mieux sa mission. « La sonde va faire un survol de l’astéroïde et il va durer seulement quelques heures, explique Guillaume Langin, chargé de science participative à l’Association française d’astronomie (AFA). Donc vous avez un espace de temps très court pendant lequel la sonde va vouloir prendre le plus de données possible et donc elle n’a pas le droit à l’erreur. Elle doit bien viser l’astéroïde, elle doit passer pas trop loin de lui. Elle doit savoir sa forme, sa masse le mieux possible. Donc on veut savoir toutes ces choses-là le plus possible à l’avance et c’est pour cela que dans les années qui précèdent l’arrivée de la sonde, il y a des campagnes d’observation au sol qui exploitent la technique des occultations stellaires pour apprendre le plus de choses possibles sur l’astéroïde. »

L’occultation, c’est une sorte de mini-éclipse et c’est ce qui va se passer dans la nuit de samedi à dimanche. Le phénomène sera visible dans une partie du ciel de Métropole, quand notre astéroïde va passer devant une étoile dans la Constellation des Gémeaux, l’étoile HD 51593, masquant ainsi sa lumière. « En chronométrant en combien de temps l’étoile a disparu, on peut retracer collectivement les contours de l’astéroïde et donc en déduire sa forme alors même qu’il est invisible dans le ciel, indique Guillaume Langin. On ne le voit que par l’étoile qu’il fait disparaître. La deuxième chose qu’on peut apprendre grâce aux occultations stellaires, c’est la trajectoire de l’astéroïde. Jusqu’à présent, elle est mal connue. Il y a une incertitude qui avoisine 200 kilomètres. Il y a cette ombre de l’astéroïde qui va passer au-dessus de la France. Elle pourrait passer à plus ou moins une centaine de kilomètres plus à l’ouest ou plus à l’est que ce qui est prédit. »

Pour réaliser ces mesures, l’association française d’astronomie a donc lancé un appel à participation, auprès des clubs mais aussi de toute personne détenant un outil d’observation, même le plus simple explique Marie Grand, co-organisatrice de l’événement à l’Afa : « On appelle toute personne, qu’elle ait un équipement d’astronome extrêmement aguerri, ou vraiment juste une petite paire de jumelles, de regarder puisque ne serait-ce avoir vu l’étoile s’éteindre ou ne pas l’avoir vue s’éteindre. C’est une donnée qui est extrêmement importante pour les chercheurs. »

Toutes les infos pour participer à cette collecte de données sont sur le site de l’association : afastronomie.fr. Plus de 800 personnes se sont déjà inscrites.

Comment aider la Nasa à en savoir plus sur l’astéroïde Eurybate – Les explications d’Olivier Emond

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