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Crise énergétique: les entreprises françaises montrent des signes de faiblesse

Publié le : 31/10/2022 – 18:11

Dans cette crise énergétique qui touche tout le monde, les entreprises tirent la langue. Seulement moins d’un tiers d’entre elles espèrent une amélioration de leur situation. C’est ce que révèle une enquête menée par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).

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Près d’un dirigeant d’entreprise sur dix  – 9%, exactement- envisage un arrêt de ses activités, selon les résultats de cette enquête réalisée avant les annonces d’aides gouvernementales par Elisabeth Borne, le 27 octobre dernier. Tout simplement, il leur est impossible de payer leurs factures d’électricité.

La part de l’énergie grandit

Depuis des mois, la part de l’énergie dans les coûts globaux des entreprises explose avec l’inflation et les suites de la guerre en Ukraine par rapport au chiffre d’affaires réalisé. Déjà, en 2021, ce coût était supérieur à 3% du chiffre d’affaires pour une entreprise sur cinq (21%). Et il est très probable que deux tiers des entreprises (60%) soient concernées par ce problème l’année prochaine. Difficile de reporter cette hausse sur le prix de vente. Résultat : en 2022, près d’une entreprise sur deux pourrait voir ses résultats fondre de moitié par rapport à ceux de 2021.

►À écouter aussi : Europe: jusqu’où aider les entreprises touchées par la flambée des prix de l’énergie?

D’où l’inquiétude des organisations patronales qui tirent depuis des semaines la sonnette d’alarme. Sachant que l’écrasante majorité des dirigeants d’entreprise a le sentiment de ne pas pouvoir négocier avec leur fournisseur d’énergie lors du renouvellement de leur contrat. Il faut aussi compter avec la hausse des impôts locaux, en 2022, souvent avec des progressions à deux chiffres. Ce à quoi s’ajoutent les difficultés d’approvisionnement en matières premières ou en biens intermédiaires.

La principale difficulté évoquée, c’est leur coût, suivi des délais de livraisons et des quantités disponibles sur le marché. Près de la moitié de chefs d’entreprise signalent des retards de paiement de la part de leurs clients. Pour certains d’entre eux, impossible de faire face à cette situation.

Un bouclier énergétique

Le gouvernement semble avoir entendu le message. Avant même la publication de cette enquête, la Première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé la semaine dernière une série de mesures qui visent à protéger la capacité de production des entreprises.

Il y a d’abord un « amortisseur électricité » qui entrera en vigueur au 1er janvier. Selon ce dispositif, l’État prend en charge une partie de la facture 2023 pour les petites et très petites entreprises. Un deuxième dispositif, déjà existant, sera simplifié : il permettra d’ici à fin novembre aux petites entreprises dont les factures d’énergie (principalement de gaz) ont augmenté d’au moins 50% d’obtenir une aide, avec la possibilité de demander un acompte.

Et puis, troisième point : une aide pouvant aller jusqu’à 50 millions d’euros pour les PME plus importantes et pour les grandes entreprises dont la facture énergétique est supérieure à 3% de leur chiffre d’affaires. Une enveloppe totale de près de 12 milliards d’euros a été annoncée pour amortir la flambée des prix de l’énergie.

Des prêts garantis par État : étaler les échéances

Est-ce que cela suffira pour aider les entreprises à passer cette crise ? C’est difficile à dire. D’autant que six dirigeants sur dix ont eu recours au prêt garanti par l’État. Une aide octroyée pendant et après la pandémie. Parmi ceux-ci, 13% ne peuvent pas rembourser. Un coup de pouce de la part du gouvernement serait le bienvenu. Si les échéances de remboursement pouvaient être étalées sur quatre années supplémentaires, la quasi-totalité des entreprises seraient en mesure de les honorer.

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