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Syrie : une ONG accuse le régime de brûler les corps de victimes pour empêcher leur identification

Selon le Centre syrien de justice et de responsabilité, il s’agit de civils ou des déserteurs de l’armée tués par les forces du régime lors d’une perquisition dans une maison en décembre 2012. 

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France Télévisions

Publié le 31/10/2022 14:27 Mis à jour le 31/10/2022 14:52

Temps de lecture : 2 min.

Une ONG syrienne en exil a accusé lundi 31 octobre, preuves à l’appui, le régime de Damas d’avoir brûlé les corps de victimes tuées par les forces fidèles à Bachar al-Assad dans des fosses communes pour empêcher leur identification. Dans un rapport, le Centre syrien pour la justice et la responsabilité (SJAC), basé à Washington (Etats-Unis), affirme avoir analysé des vidéos remontant à 2012 et 2013. Ces extraits montrent des membres des services de renseignement et de l’armée syrienne brûlant puis enterrant au moins 15 corps dans la région de Deraa (sud-ouest de la Syrie).

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« Le gouvernement syrien veut détruire les preuves l’incriminant dans de tels crimes », et « empêcher les proches de victimes de connaître leur sort ou de récupérer leurs restes », affirme le SJAC. Dans plusieurs extraits vidéo, on voit un officier prendre des photos des visages des victimes avant qu’un des membres des forces de sécurité « verse de l’essence sur leur visage et leurs mains », selon le SJAC. Ils font ensuite basculer à coup de pied les corps dans une fosse commune, et y mettent le feu à nouveau en les arrosant d’essence.

Le rapport estime que la quinzaine de victimes sont des civils ou des déserteurs de l’armée tués par les forces du régime lors d’une perquisition dans une maison, en décembre 2012. Un militant syrien a envoyé les vidéos à la SJAC. Il les a obtenues d’un groupe armé de l’opposition, qui avait attaqué l’unité syrienne incriminée et récupéré les vidéos. Le régime syrien a déjà été accusé de brûler des corps de victimes de sa répression. Au printemps dernier, le quotidien britannique The Guardian et le Newslines Institute à Washington avaient publié des articles et des vidéos révélant l’exécution de dizaines de personnes par les forces du régime à Al-Tadamon en 2013 (article en anglais).

Depuis le début du conflit en Syrie, le régime de Bachar al-Assad a été accusé de violations systématiques des droits humains. Près d’un demi-million de personnes sont entrées dans les prisons du régime et plus de 100 000 d’entre elles sont mortes sous la torture ou à la suite de conditions de détention épouvantables, selon une autre ONG, l’Observatoire syrien des droits de l’homme.


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