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Coupe du monde 2022 : le Qatar refuse de créer un fonds d’indemnisation pour les ouvriers du Mondial

Le Qatar rejette les appels d’ONG à la création d’un fonds d’indemnisation pour les migrants, tués ou blessés, ayant travaillé sur les chantiers de la Coupe du monde de football dans le riche état du Golfe, a déclaré mercredi 2 novembre son ministre du Travail à l’AFP dans un entretien exclusif. Ali Ben Samikh Al-Marri, ancien président du Comité national des droits de l’homme au Qatar, qualifie ces appels d’ONG de « coup de communication », déplorant par ailleurs le fait que diverses organisations et certains pays tentent de « discréditer le Qatar avec des affirmations délibérément trompeuses », et parfois « motivées par le racisme ».

Cette demande d’un fonds d’indemnisation, pour les ouvriers victimes d’abus (décès, blessures, salaires impayés…) ayant travaillé sur les chantiers du Mondial, a été formulée il y a déjà plusieurs mois par plusieurs organisations de défense des droits humains, comme Amnesty International et Human Rights Watch. Les deux ONG mènent une campagne visant à obtenir des compensations pour les travailleurs victimes d’« abus » (décès, blessures, salaires impayés, etc.) de la part de l’instance dirigeante du football mondial, la Fifa, et le pays hôte du Mondial 2022. 

Début octobre, la Fédération française de football (FFF) avait déclaré travailler avec d’autres fédérations sur le sujet des indemnisations des ouvriers, victimes d’accidents du travail survenant sur les chantiers de la Coupe du monde de football. Quelques semaines plus tard, la Fédération internationale de football (Fifa) avait à son tour exprimé pour la première fois son « intérêt » pour cette demande.

Le ministre a rappelé que son pays avait mis en place en 2018 un fonds d’indemnisation pour les travailleurs ne percevant pas leur salaire, avançant le chiffre de 320 millions d’euros versés rien qu’en 2022. « Si une personne ayant droit à une indemnisation ne l’a pas reçue, qu’elle se manifeste et nous l’aiderons », a-t-il insisté. Mais les mesures ont tardé à venir et n’ont bénéficié qu’à certains travailleurs, selon Amnesty International. Cela s’ajoute à un manque de protection globale des ouvriers. L’Organisation internationale du travail (OIT) a publié, mardi, deux rapports concernant les conditions de travail au Qatar, pointant du doigt notamment le non-paiement des salaires.

Face à ce vent de critiques, le Qatar rejette en bloc ces accusations, et justifie plusieurs mesures nouvelles en termes de protection des droits de l’homme, comme l’instauration d’un salaire minimum ou des règles protégeant les travailleurs lors des étés chauds. 


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