A la UneFrance

Immigration: entre expulsions et intégration, la France vante la recherche d’«équilibre»

Publié le : 02/11/2022 – 10:27

Le gouvernement veut inscrire les immigrés menacés d’expulsion au fichier des personnes recherchées, indique le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dans une interview publiée mardi 2 novembre dans le journal Le Monde, dans laquelle il détaille les principales mesures de sa future loi sur l’immigration.

Publicité

Le nouveau projet de loi sur l’immigration, prévu au premier semestre 2023, doit introduire une série de mesures pour rendre les « obligations de quitter le territoire français» (OQTF) plus efficaces. Un sujet qui occupe le débat public depuis le meurtre d’une jeune fille de 12 ans, Lola, tuée mi-octobre par une ressortissante algérienne sous le coup d’une OQTF. « Nous allons désormais inscrire toutes les OQTF au fichier des personnes recherchées. Il ne s’agit pas de rétablir le délit de séjour irrégulier, mais de pouvoir constater que la personne repart (…) et ainsi de compter tous les départs d’étrangers », a expliqué au quotidien le ministre de l’Intérieur, dont le gouvernement est critiqué, notamment à l’extrême droite, pour le faible taux d’exécution de ces mesures.

« Être méchants avec les méchants et gentils avec les gentils »

La France a prononcé 122 000 OQTF en 2021, mais n’en exécute qu’une faible part. « D’abord, il y a près de 50% des OQTF qui font l’objet de recours qui les suspendent », a défendu le ministre, précisant que « pour calculer le taux d’exécution, on ne compte que les départs aidés et les départs forcés, soit près de 17 000 éloignements en 2021. Or, des milliers de personnes quittent le territoire après avoir reçu une OQTF, sans qu’on le sache. »

Le ministre de l’Intérieur réaffirme vouloir « fortement simplifier les procédures » en passant « de douze à quatre catégories de recours » possibles. Le ministre de l’Intérieur veut aussi mettre fin aux « réserves d’ordre public » qui « empêchent d’éloigner des personnes arrivées avant 13 ans » en France. « Si je devais résumer, je dirais qu’on doit désormais être méchants avec les méchants et gentils avec les gentils », a-t-il poursuivi.

Faciliter l’insertion professionnelle des travailleurs immigrés

Dans le cadre du projet de loi, qui doit être précédé d’un débat parlementaire, le gouvernement va rechercher cet « équilibre » en facilitant l’insertion professionnelle des travailleurs immigrés, a indiqué le ministre du Travail Olivier Dussopt, dans le même entretien. « Et il y a des progrès à faire puisqu’au premier semestre, lorsque le taux de chômage était à 7,5%, celui des travailleurs immigrés était à 13%. Il faut que le travail redevienne un facteur d’intégration et d’émancipation », a-t-il déclaré.

Olivier Dussopt veut par exemple mettre fin – sous conditions – au délai de carence qui empêche les demandeurs d’asile de travailler pendant leurs six premiers mois en France. Le ministre du Travail plaide également pour la création d’un titre de séjour « métier en tension », pour recruter dans les secteurs qui peinent à trouver de la main d’œuvre, mais aussi la volonté de « simplifier l’accès aux territoires pour des compétences particulières, dont l’économie a besoin ». « Les organisations professionnelles nous disent qu’elles ont besoin qu’on facilite le recrutement d’étrangers. Nous leur proposons des solutions avec ce projet de loi », a-t-il ajouté.

À lire aussi: France: une enquête fait le point sur l’emploi de la main d’oeuvre immigrée en Ile-de-France

(Avec AFP)


Continuer à lire sur le site France Info