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Elections de mi-mandat aux Etats-Unis : cinq signes qui montrent que les midterms se déroulent sous haute tension

Quelles majorités au Congrès pour la fin du mandat de Joe Biden ? Les Américains ont commencé à voter, mardi 8 novembre, pour les élections de mi-mandat, un scrutin décisif qui pourrait offrir une nouvelle majorité au camp républicain à la Chambre des représentants, mais aussi au Sénat. 

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Le président américain a appelé les citoyens à « défendre la démocratie », à l’heure des premières élections d’ampleur depuis l’assaut du Capitole à Washington, le 6 janvier 2021. Près de deux ans plus tard, le contexte politique aux Etats-Unis reste tendu, faisant craindre des actes de violence et de nouvelles contestations des résultats. Franceinfo vous explique pourquoi ces midterms risquent de se dérouler sous haute tension outre-Atlantique. 

1Plus de 300 candidats républicains contestent l’élection de 2020

Selon une enquête du New York Times* (lien payant), plus de 370 candidats républicains se présentant à ces élections de mi-mandat – pour la Chambre des représentants, le Sénat ou pour des postes au sein de leurs Etats – ont émis des doutes infondés au sujet de la validité des résultats de l’élection présidentielle, en novembre 2020. De son côté, CBS News* recense 308 deniers (négateurs, en français), ce qui représente plus de la moitié des candidats républicains pour les midterms.

Dans presque tous les Etats américains, à l’exception de Rhode Island et du Dakota du Nord, au moins un candidat est un denier, c’est-à-dire qu’il conteste la validité de la victoire de Joe Biden en 2020. Vingt candidats républicains à des postes de gouverneur suivent cette ligne tenue par l’ancien président Donald Trump, tout comme 12 candidats de droite en lice pour un poste de secrétaire d’Etat – une fonction dont l’un des rôles principaux est, justement, de superviser les élections à l’échelle d’un Etat. Vingt candidats à un siège de sénateur sont également des deniers, ainsi que 238 républicains en course pour la Chambre des représentants. 

2Les autorités alertent sur une menace « accrue »

Fin octobre, le gouvernement américain a alerté sur une menace « accrue » pesant sur les élections de mi-mandat, dans un contexte de montée de « l’extrémisme intérieur violent »« Les cibles potentielles (…) comprennent des candidats à des fonctions publiques, des élus, le personnel électoral, des rassemblements politiques, des représentants de partis politiques, les minorités raciales et religieuses ou des personnes perçues comme des opposants idéologiques », préviennent plusieurs institutions, parmi lesquelles le FBI et le département de la sécurité intérieure, dans un document consulté par CBS News*. 

Le président américain lui-même a pris la parole à ce sujet, moins d’une semaine avant les élections de mi-mandat. « Il y a une montée alarmante du nombre de personnes dans ce pays qui tolèrent la violence politique, ou qui restent simplement silencieuses », a déclaré Joe Biden, fustigeant « la voie du chaos en Amérique », en référence aux candidats contestant l’élection de 2020. « C’est sans précédent, c’est illégal, et ce n’est pas américain, a poursuivi le chef d’Etat. Nous savons que la démocratie est en danger, mais nous savons aussi ceci : il est en notre pouvoir de préserver notre démocratie. »

3Des élus et du personnel électoral sont menacés

Aux Etats-Unis, les menaces contre les membres du Congrès ont augmenté de façon « nette » au cours des dernières années, selon la police du Capitole. Ces élus ont été la cible de 9 600 menaces, directes ou indirectes, en 2021, selon cette source citée par CBS News*. Dans ce contexte, des candidats aux élections de mi-mandat ont à leur tour fait l’objet de menaces, à l’instar de Katie Hobbs, secrétaire d’Etat en Arizona, en lice pour le poste de gouverneure. « Je suis un chasseur, et je pense que vous devriez être chassée » ; « Vous ne serez plus jamais en sécurité en Arizona » ; « Vos jours sont comptés »… Voici plusieurs des messages vocaux reçus par la candidate démocrate, selon Time*. Des républicains ont également été visés, comme Lee Zeldin, candidat au poste de gouverneur dans l’Etat de New York. 

Le personnel électoral, qui veille au bon déroulement des élections et du dépouillement des voix, est aussi particulièrement visé. Selon Lawrence Norden, de l’institut Brennan Center, cité par Politico*, « des responsables électoraux sont suivis chez eux, se faisant menacer de mort alors qu’ils quittent leurs bureaux. Certains ont vu des manifestants armés se présenter devant leur domicile. »

En Arizona, des témoignages ont fait état de personnes parfois masquées et armées, surveillant des urnes lors du vote anticipé. Un citoyen de l’Iowa a été inculpé pour avoir menacé de mort plusieurs responsables du processus électoral en Arizona, ainsi que des membres de l’équipe du procureur général, relève Time*. Des travailleurs électoraux dans six swing states, ces Etats-pivots pouvant faire basculer les élections, ont évoqué auprès de NBC News* un état d’alerte « élevé » à l’approche des midterms

4Le mari de Nancy Pelosi a été violemment agressé 

Le 28 octobre, le mari de la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a été attaqué à leur domicile de San Francisco, en Californie, selon les autorités locales. Paul Pelosi, que l’assaillant a agressé avec un marteau, a souffert d’une fracture du crâne et de blessures au niveau des mains et d’un bras. 

L’auteur de l’attaque diffusait des théories complotistes, antisémites et d’extrême droite en ligne, selon une enquête du Los Angeles Times*. 

5Les dispositifs de sécurité sont renforcés 

Dans tous les Etats-Unis, les forces de l’ordre ont multiplié les efforts pour protéger les responsables électoraux à l’approche des midtermsse tenant prêts pour de potentiels actes de violence. Dans plusieurs Etats, comme en Arizona, davantage de policiers sont déployés près des bureaux de vote. « Le personnel électoral a régulièrement exprimé ses préoccupations (…) Je fais des réunions tous les jours avec mon équipe et nous avons un plan complet, solide, juste pour nous assurer que nous traverserons cette élection », confie à Politico* Paul Penzone, shérif du comté de Maricopa.

* Les liens suivis d’un astérisque renvoient vers des articles en anglais.


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