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Tchad: les autorités livrent officiellement leur version sur les évènements du 20 octobre

Publié le : 08/11/2022 – 15:37

Près de trois semaines après la journée sanglante du 20 octobre, où officiellement une cinquantaine de personnes sont mortes, en marge de manifestations contre la transition, le gouvernement présente sa version des faits.  

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Avec notre envoyé spécial à Ndjamena, Sébastien Németh 

Des enquêtes ont été ouvertes sur les événements du 20 octobre. Le procureur est notamment à Koro Toro, prison de haute sécurité où une partie des prisonniers a été transféré. En attendant les conclusions des investigations, le gouvernement lui peaufine ses arguments, et a constitué un dossier présentant sa vision de ce qui s’est passé.  

Dans ce dossier d’une dizaine de pages, le pouvoir élabore point par point sa vision des faits. Le 20 octobre était une insurrection préparée. L’opposition cherchait à enclencher un soulèvement populaire, provoquer des affrontements meurtriers, jusqu’à une guerre civile.

L’interdiction des manifestations visait en fait à neutraliser ce plan. Mais dès le matin, des jeunes, armés de machettes, couteau, lance-pierres et armes à feu, ont attaqué, selon Aziz Mahamat Saleh, porte-parole du gouvernement.

Il faut rendre le pays ingouvernable et diviser le Tchad. C’était ça l’objectif et donc par tous les moyens, y compris par ces voies insurrectionnelles. Quand on attaque la résidence du président de l’Assemblée nationale, un camp militaire, un commissariat, c’est vraiment tout sauf manifester pacifiquement. Mais je crois qu’au-delà de ce dossier, ce qui est important, c’est quel sera le dossier judiciaire qui sera constitué à travers les preuves réelles qui vont permettre de pouvoir situer toutes les responsabilités.  

À lire aussi: Le Tchad accepte une mission d’enquête internationale sur les événements du 20 octobre

L’opposant Succès Masra dans le viseur des autorités 

Les autorités ont rassemblé photos, communiqués, documents officiels pour étayer leur version. L’opposant Succès Masra est pointé comme premier responsable, aux côtés du Parti Sans Frontières, du Parti Atakhadoum et de Wakit Tama. 

Quant aux forces de l’ordre, « elles ont agi en légitime défense » dit le gouvernement. Le pouvoir reconnaît néanmoins que « face à une situation inattendue et absurde, elles n’ont pas pu se contenir », « et ce qui devait arriver arriva », indique le document.  

Une instruction est en cours pour clarifier le bilan des victimes et des arrestations. Le Comité onusien contre la Torture parle lui de 50 à 150 morts, plus de 150 disparus, près de 1 400 arrestations, et enfin 600 à 1 100 personnes envoyées à la prison de Koro Toro.


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