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Immigration : la gauche n’entend pas laisser le champ libre à la droite et à l’extrême droite

L’accueil de l' »Ocean Viking », l’idée de titres de séjour dans les secteurs en tension… L’immigration anime les débats et va continuer de faire parler avec l’arrivée en début d’année d’un projet de loi du gouvernement. Pour ne pas laisser un boulevard à la majorité, à la droite et à l’extrême-droite, la gauche compte s’emparer de ce thème.

Article rédigé par

Radio France

Publié le 11/11/2022 08:24

Temps de lecture : 1 min.

La gauche veut montrer déjà qu’elle peut en parler, mais surtout qu’elle sait en parler, affirmer son angle : celui de la dignité de l’accueil, de l’intégration. Utiliser le mot immigration, sans tabou, mais « sans reprendre le langage et les thèses de l’adversaire », explique un député écologiste. « La gauche doit avoir des choses à dire, abonde un parlementaire socialiste de premier plan, un discours de politique clair, de gauche, qui n’est pas un discours en apesanteur ».

Ce dossier a été délaissé ces dernières années par la gauche, de l’aveu même d’un député de la Nupes : « Cela fait dix ans qu’on ne réfléchit plus sur tous les sujets, dont celui-là, d’après lui, qu’on ne produit plus d’idées neuves« . Voilà pourquoi le PS lance à l’Assemblée un gros chantier de l’immigration : un groupe de travail qui auditionne depuis la semaine dernière universitaires, associatifs, praticiens du droit des étrangers, les professionnels de la restauration aussi au sujet des travailleurs sans papiers. Pour un autre parlementaire, il faut « remettre de la rationalité dans le débat », arriver « blindé » dans l’hémicycle pour fact-checker, vérifier et surtout déconstruire les arguments de l’extrême droite en direct.

Cette ligne est partagée par les quatre groupes qui composent la Nupes, mais parmi les 151 députés certains poussent pour plus de fermeté : « Il y a des signaux à envoyer, le pays est dans une demande de protection, nous confie l’un d’eux, il faut apporter des réponses sur la sécurité, l’immigration ». Lui est par exemple pour une exécution plus rapide des OQTF, les obligations de quitter le territoire français, pour mettre des chiffres sur la table. Il veut quand même rester anonyme, preuve que le sujet est sensible à gauche.


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