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Ce que l’on sait de l’effondrement de deux immeubles en plein centre de Lille

Deux immeubles du centre-ville de Lille (Nord) se sont effondrés, samedi 12 novembre, en début de matinée. Un immeuble de trois étages en travaux s’est écroulé, entraînant le bâtiment voisin dans sa chute, vers 9h15, dans la rue Pierre-Mauroy, une rue très passante de la ville, une heure avant l’ouverture des magasins. La plupart des habitants ont pu être évacués mais les pompiers sont toujours à la recherche d’une personne. Le parquet de Lille a ouvert une enquête pour mise en danger de la vie d’autrui.

L’alerte donnée à 3 heures du matin

Selon la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, présente sur place samedi matin, une dizaine de personnes avaient été évacuées quelques heures avant l’effondrement. « Un jeune est rentré à 3 heures du matin et il s’est rendu compte que le mur était gondolé » et la porte ouverte, a-t-elle indiqué. Il a alors prévenu la police municipale et les pompiers, qui ont décidé d’évacuer un bâtiment, l’autre semblant vide, estimant « qu’il y avait un vrai risque ».

« Quand je suis parti de chez moi à 20 heures vendredi soir, il n’y avait pas de signe que ça allait arriver », raconte au micro de France Bleu Nord le jeune homme de 22 ans. En rentrant, il constate qu’un des murs du hall d’entrée est gravement endommagé. « Je suis allé voir mes deux colocataires, on s’est rendu compte que l’immeuble avait bougé, car on n’arrivait plus à ouvrir la porte tout en haut et on entendait des gravats tomber », poursuit-il. Il prévient les pompiers, qui arrivent en quelques minutes.

« Je ne dormais pas encore quand les pompiers ont commencé à tambouriner sur les portes, mais j’ai cru que c’était des fêtards et je suis resté au lit », a raconté à l’AFP un habitant, Benjamin Lopard, 35 ans, qui a posté des photos du hall sur Twitter. « Quand les policiers sont arrivés, j’ai réalisé que c’était sérieux », ajoute le jeune homme, parti vers 5h30 avec ses papiers, son ordinateur et une tenue de rechange. « Je réalise maintenant la chance incroyable qu’on a eue », dit-il, sans cette évacuation « on serait tous dans des boîtes en bois ».

« J’en tremble encore, car si cette nuit ce monsieur n’était pas rentré à 3 heures du matin et ne nous avait pas joints, et si on n’avait pas eu ces réactions, il y aurait des morts ce matin à l’évidence », a déclaré la maire PS de Lille, avant l’annonce qu’un riverain était porté disparu.

Une personne portée disparue et un blessé léger

En début d’après midi, les pompiers ont annoncé qu’ils étaient à la recherche d’un médecin porté disparu. « On est quasiment sûrs que cette personne se trouve dans les gravats, a indiqué le lieutenant-colonel Stéphane Beauventre. Son téléphone ne répond pas, sa voiture est dans le parking, (…) et il n’a pas pris son astreinte ». « On concentre tous nos efforts à (…) extraire à la main les gravats pour accéder à cette victime », a-t-il ajouté. 

« Les recherches sont en cours, sans utiliser d’instruments mécaniques au cas où la personne sous les décombres [serait] toujours vivante, pour ne pas rajouter un accident », a précisé samedi Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement à franceinfo. Une autre personne, légèrement blessée, a été extraite des décombres, a annoncé le service départemental d’incendie et secours du Nord.

Une enquête ouverte

Envisagée dans un premier temps, la piste d’une fuite de gaz a été rapidement écartée. « C’est plus un problème de bâti, semble-t-il », a déclaré Martine Aubry, devant les journalistes. La maire de Lille a précisé avoir pris « un arrêté de péril imminent ». Les bâtiments avoisinants ont, eux aussi, été évacués samedi matin « par précaution ». « Il n’y avait pas d’alerte particulière sur cet immeuble, ce n’était pas un immeuble frappé d’insalubrité », a affirmé à l’AFP le ministre délégué au Logement, Olivier Klein.

Le parquet de Lille a ouvert une enquête pour « mise en danger de la vie d’autrui » après l’effondrement de samedi matin. « Une expertise judiciaire a été diligentée pour faire la lumière sur cette affaire », a ajouté le parquet.


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