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Paris 2024 : un bonnet phrygien choisi comme mascotte des Jeux olympiques et paralympiques

Avant chaque édition des Jeux olympiques et paralympiques, c’est l’un des moments les plus attendus. A 620 jours du début des JO, la mascotte des Jeux de Paris 2024 a été dévoilée, lundi 14 novembre, au siège du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop). Un duo de bonnets phrygiens rouges, baskets au pied, prothèse à la jambe droite pour la phryge paralympique, drapeaux tricolores au coin de leurs yeux bleus, représentera donc les Jeux de Paris. Ces deux phryges seront déclinées dans tous les sports olympiques et paralympiques, et représenteront également les supporters. 

Avec le bonnet phrygien, les organisateurs ont opté pour une référence connue de tous, symbole de liberté, figure allégorique de la République française, et qui est visible dans de nombreux lieux et domaines de notre société : de l’incontournable œuvre d’Eugène Delacroix de La Liberté guidant le peuple, aux bustes de Marianne dans les mairies et autres bâtiments administratifs publics, jusqu’à notre vie quotidienne sur nos timbres.

Le duo de mascottes sera décliné dans tous les sports olympiques et paralympiques, et représentera également les supporters. (Paris 2024)

Le duo de mascottes sera décliné dans tous les sports olympiques et paralympiques, et représentera également les supporters. (Paris 2024)

« Surtout, le bonnet phrygien est désormais expliqué dans les écoles primaires puisqu’il est devenu obligatoire en EMC (enseignement moral et civique) pour les enfants de 9-10 ans, relève Julie Matikhine, directrice de la marque Paris 2024. C’est d’ailleurs si vrai que dans les différents groupes de tests que l’on a faits avec les enfants sur la mascotte, ils ont tous reconnu le bonnet et ses valeurs. »

Ce symbole est également connu et compris en dehors de nos frontières, assure le Cojop. « Il s’agit d’un symbole puissant dans le monde, affirment les équipes de Paris 2024. De l’époque antique à notre histoire contemporaine, des peuples ont porté fièrement ce bonnet pour exprimer leur liberté : les esclaves affranchis dans la Rome antique, des pays d’Amérique Latine qui en récupèrent le sens comme au Nicaragua et en Colombie ou encore sur le drapeau de l’Etat de New-York pour signifier la liberté, l’indépendance, et la justice. »

Les organisateurs ont décidé de créer un duo complémentaire de mascottes, non genré, mais de nom féminin, appelé la et les « phryge(s) ». Cette mascotte, signée comme œuvre collective pilotée par Paris 2024, est ainsi composée d’une phryge olympique et d’une phryge paralympique. « Celles-ci sont les deux héros de la tribu des phryges, un peuple qui les accompagne à l’image des Schtroumpfs ou des Minions« , explique Julie Matikhine. A elles deux, elles auront pour mission, à moins de deux ans des Jeux de Paris, de « faire bouger la France et les Français, de les initier ou les ré-initier au sport », souligne Julie Matikhine, ainsi que de diffuser « l’esprit du parfait supporter ».  

« Elles ont pour objectif de démontrer que le sport peut tout changer, et qu’il mérite d’avoir une place de premier rang dans notre société. »

Julie Matikhine, directrice de la marque Paris 2024

à franceinfo: sport

« Mais nous n’en sommes pas encore là culturellement dans notre pays. On a donc besoin de ces petits personnages pour mener cette révolution auprès des Français », explique Julie Matikhine. Pour y parvenir, ces deux personnages, « aux personnalités bien différentes, auront chacune un rôle particulier à jouer dans le narratif global », précise la directrice de la marque Paris 2024.

D’un côté, la phryge olympique est « l’intello, qui ne se lance jamais dans rien sans avoir tout calculé, avec un petit côté roublard et séducteur, mais c’est aussi une grande émotive », détaille Julie Matikhine. A l’opposé, la phryge paralympique est « une fêtarde extravertie à l’énergie débordante, spontanée, un peu tête brûlée et toujours partante pour de nouvelles expériences », poursuit-elle.

Comme à son habitude, Paris 2024 a voulu « casser les codes » et se différencier des précédentes éditions. Pour cela, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) est sorti du traditionnel choix de l’animal typique du pays hôte, utilisé dans 65 % des éditions. Eliminée aussi la simple idée des gargouilles de Notre-Dame, la baguette et le croissant ou encore le célèbre coq français. Trop simple, trop attendu.

« On était quasiment prêt à ne pas faire de mascotte si on ne trouvait pas une vraie raison d’en faire, et un vrai message à lui faire porter », glisse Julie Matikhine, avant de conclure : « La mascotte doit incarner l’esprit français, qui est quelque chose de très fin à saisir. C’est un idéal, une sorte de conviction qui porte les valeurs de notre pays, et qui s’est construite au fil du temps, de l’histoire. »


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