A la Une

Guerre en Ukraine : ce qu’il faut retenir de la journée du mercredi 16 novembre

Les yeux sont restés rivés sur la Pologne, mercredi 17 novembre, au lendemain de l’explosion qui a fait deux morts dans la commune de Przewodow, située près de la frontière ukrainienne. Le risque d’une escalade majeure dans le conflit s’est éloigné au fur et à mesure de la journée, après que les responsables de l’Otan ont contredit les accusations de Kiev, qui affirmait que le tir de missile contre la Pologne était d’origine russe.

> > Missile tombé en Pologne : ce que l’on sait de l’explosion qui a fait deux morts dans un village proche de la frontière avec l’Ukraine

En effet, le drame faisait craindre que l’Otan soit entraînée dans le conflit en Ukraine, la Pologne étant protégée par un engagement de défense collective de l’Alliance atlantique. « L’incident a été probablement causé par un missile de système ukrainien de défense anti-aérienne tiré pour défendre le territoire ukrainien contre les missiles de croisière russes », a déclaré le chef de l’Otan, Jens Stoltenberg, après une réunion de crise à Bruxelles.

Volodymyr Zelensky réclame l’accès à « toutes les données » des Occidentaux

Le président ukrainien a finalement réclamé l’accès à « toutes les données » des Occidentaux et au site de l’explosion pour les experts ukrainiens. « Nous voulons établir tous les détails, chaque fait », a souligné Volodymyr Zelensky dans son adresse traditionnelle du soir.

Une requête qui semble refléter un changement dans la position du président ukrainien. Ce dernier a affirmé tout au long de la journée qu’il n’y a « aucun doute que ce missile n’était pas à nous ». « C’était un missile russe », a-t-il martelé.

Les frappes contre le réseau électrique ukrainien, un « crime de guerre » selon Washington

La Russie a « échoué » sur tous les fronts dans sa guerre contre l’Ukraine, a affirmé, mercredi 16 novembre, le chef d’état-major américain, le général Mark Milley. Le gradé est même allé plus loin, en mentionnant les dizaines de frappes russes qui ont frappé l’Ukraine mardi« Cibler délibérément le réseau électrique civil, provoquant des dommages collatéraux excessifs et la souffrance inutile de la population civile, est un crime de guerre », a-t-il poursuivi. 

Une semaine à venir difficile pour les Ukrainiens

Ces frappes, qui ont fait au moins un mort à Kiev (Moscou nie avoir visé la capitale), ont entraîné des coupures de courant généralisées en Ukraine et jusqu’en Moldavie voisine, mardi. Et les conséquences pourraient bien courrir jusqu’à la semaine à venir. Elle sera « difficile » pour les habitants de la région de Kiev, a prévenu le gouverneur régional Oleksiï Kouleba, car « les destructions sont importantes » et « on s’attend à ce que (…) les températures descendent jusqu’à -10 degrés ».

L’hypothèse d’un projectile provenant de la défense ukrainienne privilégiée par Washington

La Maison Blanche a affirmé dans la soirée n’avoir « rien vu qui contredise » l’hypothèse, avancée par Varsovie, selon laquelle le missile tombé en Pologne provenait, « selon toute probabilité », de la défense antiaérienne ukrainienne. « Cela étant dit, quelles que soient les conclusions définitives, il est clair que la Russie est, au bout du compte, responsable de cet incident tragique », a souligné une porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Adrienne Watson, dans un communiqué.

Depuis Bali (Indonésie), où le G20 était réuni en sommet, le président américain Joe Biden a lui aussi jugé « improbable » que le missile ait été tiré par la Russie. « Je vais m’assurer que nous puissions déterminer ce qu’il s’est passé exactement » avant de décider d’une réaction, a-t-il déclaré à l’issue d’une réunion d’urgence mercredi des dirigeants des grandes puissances du G7 (Etats-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Canada, Japon). Une « retenue » saluée par Moscou.

Le président polonais calme le jeu

De son côté, le président polonais, Andrzej Duda, a considéré plus tôt mercredi  comme « hautement probable » que le missile en question provienne de la défense ukrainienne. « Rien n’indique qu’il s’agissait d’une attaque intentionnelle contre la Pologne », a-t-il affirmé à la presse. « C’est probablement un accident malheureux, hélas ! »

Et il n’était pas le seul à vouloir faire baisser la tension. Outre le président polonais, l’ensemble des dirigeants occidentaux ont appelé à la plus grande prudence. Il est « absolument essentiel d’éviter l’escalade de la guerre en Ukraine », a exhorté le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, réclamant une « enquête approfondie ».


Continuer à lire sur le site France Info