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France-Japon : sur courant alternatif, les Bleus signent un 13e succès consécutif et terminent l’année invaincus

Le XV de France a poursuivi son impressionnante série de succès en battant les Brave Blossoms à Toulouse, dimanche après-midi.

Sans impressionner, les Bleus ont pris le meilleur sur le Japon (35-17), dimanche 20 novembre au Stadium de Toulouse. Dans un match haché, les Français se sont montrés plus puissants que leurs adversaires pour inscrire quatre essais, par Damian Penaud (doublé), Charles Ollivon et Anthony Jelonch. Ce treizième succès d’affilée, bien qu’acquis au terme d’une prestation inaboutie, permet au XV de France de terminer l’année 2022 sans le moindre revers.

« Tant qu’on gagne, on sera toujours heureux. »Cette maxime du talonneur et homme du match Julien Marchand, que l’on connaissait insatiable gratteur plus que philosophe candide, en dit long sur l’état d’esprit des Bleus affamés. « La gagne » martelée à répétition par Fabien Galthié a une nouvelle fois prédominé dans l’approche d’un match longtemps cadenassé. Et qu’importe si le public toulousain, plus habitué au jeu de mains flamboyant qu’à un pragmatisme moins éclatant, a plusieurs fois manifesté sa frustration sur le contenu.

Pas aidés par un épais crachin, notamment dans le premier acte, les Bleus ont longtemps balbutié leur rugby. Mis sur orbite par un essai précoce – et chanceux – de Damian Penaud (5-0, 7e), après une passe au pied de Romain Ntamack, ils ont ensuite cumulé les imprécisions, dans le sillage d’une charnière en difficulté. Même dans son jardin, on a vu l’ouvreur croqué par la défense nippone ou perdre des ballons (trois) au contact. Titularisé en l’absence d’Antoine Dupont, Maxime Lucu a certes envoyé Charles Ollivon dans l’en-but après une belle percée (21-3, 36e), mais a manqué de consistance dans l’animation.

Damian Penaud marque à nouveau après une superbe séquence de jeu initiée par Matthieu Jalibert. Thomas Ramos transforme à nouveau l'essai, 28-10 pour les Bleus, à 20 minutes de la fin du match.

Ce n’est ainsi pas un hasard si les Bleus se sont définitivement envolés après l’entrée de Matthieu Jalibert (57e). Le Bordelo-Béglais, qui a sans doute montré plus en vingt-trois minutes que Romain Ntamack sur ses trois titularisations, a été directement impliqué sur les deux derniers essais. Un premier jeu au pied pour lui-même, suivi d’un rebond favorable a été l’origine du doublé de Penaud (28-10, 60e). Très entreprenant par la suite et face à une défense fatiguée, l’ouvreur a réitéré son enchaînement, profitant à Anthony Jelonch (35-17, 73e).

Les Bleus marquent en moyenne 30 points par match lors de leurs dix dernières sorties, la statistique va perdurer. La France mène 35 - 17 face aux Japonais après un quatrième essai, avec Anthony Jellonch à la conclusion.

Car entre temps, des Japonais opportunistes avaient eu le temps d’inscrire deux essais sur des largesses défensives françaises, par Naoto Saito en contre (42e) et Siosaia Fifita après une combinaison sur touche (63e). Un baroud d’honneur plus qu’une réelle domination, pour une sélection longtemps étouffée devant. Pas rassasiés par le combat de titans contre l’Afrique du Sud, les « gros » ont assommé leurs vis-à-vis. En dedans samedi dernier, Grégory Alldritt s’est sublimé (122 mètres parcourus en 17 courses, huit plaquages). Le capitaine Charles Ollivon a tout pris dans les airs et l’infatigable Julien Marchand a gratté des ballons précieux au sol.

Mais les avants bleus ont aussi laissé des largesses près des rucks qu’il serait fâcheux de ne pas gommer prochainement. « Ils nous ont pris sur des erreurs, il faudra revenir mieux sur le Tournoi », a ainsi reconnu Julien Marchand. Il ne fait nul doute que leur appétit sera grand cet hiver. S’il réalise un nouveau Grand Chelem, le XV de France égalera le record de victoires consécutives co-détenu par la Nouvelle-Zélande et l’Angleterre (18). Les lendemains sont prometteurs.


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