Route du Rhum 2022 : Thomas Ruyant s’impose chez les Imoca, devant Charlie Dalin au terme d’un final haletant

Ils se sont livrés une bataille acharnée jusqu’à la ligne d’arrivée. Le skipper de LinkedOut Thomas Ruyant a été le premier à arriver à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, lundi 21 novembre peu avant 3 heures, dans la catégorie Imoca (monocoques), après 11 jours 17 heures 36 minutes, soit cinq jours après Charles Caudrelier, vainqueur de la transatlantique en solitaire en ultim avec le record de l’épreuve en 6 jours et 19 heures. Il s’est imposé devant Charlie Dalin (11 jours 19 heures 38mn et 11sec), au terme d’un duel haletant dans les derniers jours de course. Jérémie Beyou et Kevin Escoffier se battent eux encore pour la troisième place. 

Déjà vainqueur du « Rhum » en 2010 en class40, Thomas Ruyant ajoute donc une nouvelle ligne à son palmarès en Imoca. « J’ai participé une seule fois à cette transat et j’ai gagné. C’est forcément un bon souvenir. Je me rappelle d’une belle arrivée au petit matin, dans un temps à grains et des arcs-en-ciel partout… », se souvenait-il avant le début de la course sur le site officiel de la Route du Rhum. Pas « d’arcs-en-ciel partout », ni une arrivée « au petit matin » lundi, mais une célébration au plein cœur de la nuit. 

En prime, le Dunkerquois de 41 ans a établi un nouveau record (11 jours, 17 heures 36 minutes 25 secondes), le meilleur chrono précédent était celui de François Gabart (en 12 jours 04 heures et 38 minutes) en 2014. « Il y a déjà eu des victoires, mais celle-ci c’est la plus belle, a réagi très ému Thomas Ruyant sous les applaudissements quelques minutes après son arrivée. J’ai du mal à trouver les mots. »

« Je suis bien cramé car je n’ai pas beaucoup dormi sur les 36 dernières heures, et même sur la course en général. La météo a fait que c’était engagé et que pour rester en tête, il fallait rester sur le pont. »

Thomas Ruyant, skipper vainqueur de la Route du Rhum en Imoca

Route du Rhum

Plus que jamais déterminé à gagner, le skipper de Dunkerque a savouré une deuxième partie de course « magique ». « Les bords se sont super bien enchaînés, j’arrivais à aller vite avec le bateau. Quand je passe devant Charlie, il a remis une grosse couche en plus. J’en ai donc remis une encore plus grosse, a-t-il souri. Je suis heureux d’être arrivé car ce n’est pas un rythme que l’on peut tenir sur une course plus longue, sur un Vendée Globe. C’est vraiment un sprint. »

« J’ai rarement été aussi fatigué à l’arrive d’une course, a-t-il aussi confié devant la presse et quelques spectateurs présents pour l’accueillir. Je me suis surpris à vaciller, à ne plus tenir sur mes jambes lors du tour de la Guadeloupe. » De cette victoire Thomas Ruyant en ressort une motivation décuplée. « Plus j’en fait [des courses] et plus j’ai envie d’en faire. Je n’ai pas envie de m’arrêter, c’est tellement beau », a-t-il conclu. 

Dépossédé de sa première place vendredi 18 novembre, après avoir dominé la course sans contestation depuis Saint-Malo, Charlie Dalin a bien failli reprendre les devants, en vain. Une fin de course au goût amer pour le favori de la catégorie Imoca, qui a déjà encaissé un coup dur lors du dernier Vendée Globe, premier sur la ligne, mais deuxième après la compensation accordée à Yannick Bestaven pour sa participation aux sauvetages de Kevin Escoffier.

Surtout, il s’agit d’une fin d’aventure entre Charlie Dalin et Apivia, puisque le bateau a été vendu à Clarisse Crémer et Banque Populaire. Un nouveau bateau est actuellement en construction avec dans son viseur une victoire sur le prochain Vendée Globe en 2024.