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Coupe du monde 2022 : les Bleus se qualifient en demi-finale de la Coupe du monde grâce à leur victoire dans la douleur face aux Three Lions

Bousculée, l’équipe de France a éliminé l’Angleterre en quarts de finale du Mondial samedi (2-1) et affrontera le Maroc dans le dernier carré.

Pour la première fois depuis le début de la Coupe du monde, la grisaille s’est emparée de Doha et le ciel bleu a disparu de la capitale qatarienne, samedi 10 décembre. D’aucuns y auraient vu un mauvais présage pour les Bleus, mais ces derniers ont écarté les doutes, non sans difficultés, en remportant leur quart de finale contre l’Angleterre au stade Al-Bayt grâce à des buts d’Aurélien Tchouameni (17e) et d’Olivier Giroud (78e). Pour une place en finale, l’équipe de France affrontera mercredi le Maroc, auteur d’un exploit face au Portugal plus tôt dans la journée (1-0).

La rivalité franco-britannique, omniprésente en rugby mais quasiment inexistante en football, a peut-être vécu son tout premier épisode loin de Londres et de Paris, à 50 kilomètres au nord de Doha. Car le scénario du match a confirmé l’impression vécue depuis deux jours lors des quarts de finale : cette Coupe du monde offre des sensations folles à chaque instant. Quatre ans après leur succès à Moscou, c’est au terme de montagnes russes d’émotions que les Bleus se sont offert le droit de rêver à conserver leur titre.

Au moment de repenser à ce match dans dix, vingt ou trente ans, il faudra se souvenir que l’équipe de France a été dominée dans les grandes largeurs par une équipe d’Angleterre décomplexée. Il faudra aussi se souvenir de cette faute bête dans la surface de Theo Hernandez, deux minutes seulement après le but inscrit par un Olivier Giroud qui n’abandonne donc jamais sur un terrain (78e). Même dans ce match où il a été martyrisé par la défense anglaise, il a réussi à s’extirper du marquage d’Harry Maguire pour aller placer sa tête.

À 2-1, les 4 000 supporters français présents dans les tribunes d’Al-Bayt n’ont pas eu le temps de chanter bien longtemps. La faute, donc, à ce penalty offert par Theo Hernandez. Déjà auteur du but égalisateur dans cet exercice au début de la deuxième période (54e), Harry Kane s’est alors présenté une seconde fois face à son pote de Tottenham, Hugo Lloris. Sur le premier, le gardien français a été pris à contre-pied. Sur le second, le capitaine anglais a failli, envoyant son ballon largement dans les tribunes d’un kop anglais malheureux (84e). 

La France n’a toujours plus encaissé de but dans le jeu depuis la 9e minute du premier match contre l’Australie (4-1) dans ce Mondial. Et malgré le penalty encaissé, elle devra remercier Hugo Lloris, auteur de plusieurs arrêts décisifs. D’abord devant Harry Kane (22e, 29e) puis face à Jude Bellingham (47e). Le capitaine, en patron, a rassuré dans les dernières minutes, en prenant le temps. Face au vide d’une élimination dans un quart de finale de Mondial, les joueurs d’expérience ont bombé le torse, parlé à leurs coéquipiers plus jeunes et inexpérimentés.

Raphaël Varane a été au rendez-vous, Antoine Griezmann aussi avec deux passes décisives pour Olivier Giroud, élu homme du match malgré une tentative frustrante une minute avant son but (77e). Kylian Mbappé, lui, n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Le plan anglais pour contrer le numéro 10 a, il faut l’accorder à Gareth Southgate et son staff, plutôt bien fonctionné. On se demandait alors comment se défaire de cette Mbappé dépendance si le joueur parisien était dans un « jour sans ».

Aurélien Tchouameni, auteur de la faute sur le premier penalty de Harry Kane, a délivré une première réponse claquante après le quart d’heure de jeu : une frappe lointaine, soudaine, pour tromper Jordan Pickford (17e). Puis les Bleus ont confirmé qu’ils peuvent se reposer sur d’autres armes : Olivier Giroud et Antoine Griezmann évidemment, mais aussi et surtout une solidarité de tous les instants et un sélectionneur fait pour la gagne, et qui sait transmettre cela à ses joueurs.

La victoire n’éteindra pas quelques doutes, car Ousmane Dembélé ne retrouve plus ses jambes du match contre le Danemark, Theo Hernandez n’a pas rassuré et la France a réalisé sa plus mauvaise période dans ce Mondial après la pause. Ce soir, il y a comme un certain miracle à voir les Bleus rejoindre le dernier carré. Et le coup franc de fin de match de Marcus Rashford, passé juste au-dessus de la lucarne de Hugo Lloris, a confirmé cette impression (90+10e). La « chatte à DD » est peut-être définitivement de retour.

Il y avait aussi comme un air de finale avant l’heure à Al-Khor samedi soir et cela s’est senti au coup de sifflet final, à la célébration des joueurs mais également de Didier Deschamps, enlacé par tout son staff. Les Bleus peuvent encore croire à l’exploit de conserver leur titre de champion du monde. Pour cela, il faudra se défaire d’un Maroc décidément plus coriace que prévu. À Doha, la grisaille peut disparaître. Le ciel est à nouveau bleu et il le restera pour encore quelques jours.


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