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Affaire Jubillar. Jour J pour la reconstitution : on vous explique son déroulé et ses enjeux

La reconstitution de la soirée de la disparition de Delphine Jubillar est organisée mardi 13 décembre à Cagnac-les-Mines dans le Tarn. Un nouveau rendez-vous judiciaire très attendu dans l’affaire. Comment va t’elle se dérouler et va t’elle permettre de découvrir enfin la vérité ?

D’abord programmée le 9 novembre 2022, la reconstitution de la nuit où Delphine Jubillar a disparu de son domicile se tiendra finalement ce 13 décembre à Cagnac-les-Mines dans le Tarn. Ce nouvel épisode intervient presque deux ans, jour pour jour, après la disparition de la mère de famille.

La reconstitution va permettre d’apporter un nouvel éclairage sur les faits survenus lors de la nuit du 15 au 16 décembre 2020. C’est en tout cas ce qu’espèrent les parties civiles et la défense. Le plus souvent, c’est le juge d’instruction qui ordonne une reconstitution pour lever tous les doutes dans une affaire criminelle.

Mais dans le dossier Jubillar, la reconstitution a été demandée par les avocats de Cédric Jubillar, l’époux de l’infirmière de 33 ans « afin de comprendre contre quel scénario leur client doit se défendre ».

Dans chaque affaire criminelle, la reconstitution est un acte d’enquête important préparé longtemps à l’avance. Une énorme machine réservée aux homicides et crimes jugés devant une cour d’assises. Dans ce dossier hyper médiatisé, l’organisation et la sécurité autour de la reconstitution est un vrai « challenge » pour l’instruction. 

Le 13 décembre, pas moins d’une quinzaine de protagonistes seront sur les lieux de la disparition de Delphine Jubillar (gendarmes, juges d’instruction, experts, greffiers, avocats de la défense et des parties civiles, photographes de la police scientifique, témoins, mis en examen). Le quartier autour de la maison du couple sera bouclé par les forces de l’ordre qui ont pour mission d’éloigner les curieux et les journalistes.

Plusieurs policiers seront aussi chargés de surveiller de prés Cédric Jubillar pour éviter toute tentative de fuite du principal suspect.

Le but de la reconstitution est de contribuer à la manifestation de la vérité en se rapprochant le plus possible des circonstances de la disparition de Delphine. Les juges d’instruction veulent vérifier si les explications de Cédric Jubillar sont compatibles avec les lieux et les différentes constatations médicales. La reconstitution se déroulera donc entre 22 heures et 4 heures du matin.

Le jour J, le mis en examen devra mimer ses positions et refaire le déroulé de la soirée à l’identique. Mais deux ans après les faits, la mémoire du principal suspect qui a toujours nié son implication, pourrait être défaillante. 

Le bon déroulé d’une reconstitution repose sur « la bonne volonté » du principal suspect. Le mis en examen n’a pas l’obligation de coopérer. Si Cédric Jubillar refuse de mimer les scènes, les juges d’instruction pourront demander à un gendarme de prendre sa place.

Depuis le début de l’affaire, le plaquiste tarnais nie toute implication dans la disparition de sa femme, mais il peut se montrer très loquace pour défendre sa version des faits. Difficile de savoir quel comportement il aura le jour J.

Les juges d’instruction veulent comprendre ce qu’il s’est passé la nuit du 15 décembre 2020. La reconstitution pourrait durer plusieurs heures pour décortiquer le déroulé des faits. Car chaque « scène » va être rejouée, photographiée par un policier scientifique puis retranscrite par écrit.

Le procès verbal sera ensuite versé au dossier de l’instruction pour être utilisé le jour du procès.

La reconstitution peut être un tournant déterminant dans l’enquête. La version de Cédric Jubillar va se heurter aux preuves scientifiques, aux questions des juges d’instruction et aux témoignages. Pourrait-il passer aux aveux ? Depuis un an et demi, le principal suspect nie avoir fait disparaître son épouse. Mais le fait de revenir dans sa maison pourrait faire sauter un verrou psychologique. 


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