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France-Maroc : Randal Kolo Muani, l’autre natif de Bondy qui a fait la différence pour l’équipe de France

Entré en fin de match, Randal Kolo Muani a marqué le deuxième but de l’équipe de France face au Maroc en demi-finale de la Coupe du monde mercredi (2-0). Son apparition et celle de Marcus Thuram ont rassuré sur l’apport du banc de touche.

Sur la pelouse du stade Al-Bayt, Randal Kolo Muani célèbre de manière toute relative la victoire de l’équipe de France en demi-finale de la Coupe du monde face au Maroc (2-0). Ses premiers mots sont pour le Marocain Azzedine Ounahi avant que les célébrations, les vraies, ne démarrent. Un passage dans le vestiaire pour fêter la qualification en finale aux côtés du président Emmanuel Macron, qui fait un discours aux joueurs.

Qui eut cru il y a quelques mois que Kolo Muani en serait là, à marquer le deuxième but de l’équipe de France dans un match aussi important, 44 secondes après son entrée sur la pelouse ? Certainement pas lui. « Je ne réalise pas encore, c’est un rêve et je suis encore sur mon petit nuage », confie en zone mixte le natif de Bondy, comme Kylian Mbappé, après la rencontre. Son premier but en Bleu, il l’aura donc marqué en demi-finale d’une Coupe du monde.

« Les autres joueurs m’ont un peu charrié dans les vestiaires, mais c’est comme ça pour tout le monde« , sourit l’attaquant de l’Eintracht Francfort. Ce dernier ne devait pas, initialement, participer au Mondial. Il a en effet remplacé Christopher Nkunku, blessé au tout début du rassemblement à Clairefontaine, le 17 novembre. Alors en stage au Japon avec son club, Kolo Muani a rejoint ses nouveaux coéquipiers lors de leur arrivée au Qatar.

Son statut dans cette équipe de France après seulement dix minutes en deux sélections en septembre ? Celui de coiffeur, de numéro 3 derrière les remplaçants Marcus Thuram ou Kingsley Coman. De fait, Kolo Muani a eu peu de temps de jeu dans ce Mondial avant son but face au Maroc. 90 minutes en réalité, contre la Tunisie, lors du troisième match de la phase de groupes.

« Je n’ai pas eu beaucoup de ballon, mais j’ai tenté de me débrouiller« , avait alors confié, en substance, Kolo Muani après le match, avant une déclaration prémonitoire : « On a besoin de jouer, de connaître les sensations de la Coupe du monde parce qu’on ne peut pas lancer quelqu’un en demi-finale comme ça. » Cette entrée en jeu contre le Maroc, à la place d’Ousmane Dembélé à la 78e minute, Kolo Muani a donc voulu la rentabiliser.

Il l’a fait sur son premier ballon, avec ce but plein de roublardise, en suivant l’action initiée par Mbappé. « J’ai senti le bon moment pour aller la mettre au fond« , explique l’attaquant qui se dit « fier d’avoir pu libérer l’équipe et tuer le match ». Au moment de son entrée en jeu, des regards circonspects ont pourtant été échangés en tribunes de presse entre journalistes. Pourquoi ne pas avoir fait rentrer Kingsley Coman, douzième homme depuis le début de la compétition, plutôt que Kolo Muani ? « Kingsley a ressenti un peu de fébrilité dans la journée », a expliqué Didier Deschamps dans la journée, en faisant référence aux absences de Dayot Upamecano et Adrien Rabiot, malades.

Le sélectionneur des Bleus s’est félicité de l’entrée de Kolo Muani : « À travers ce qu’il a fait, c’est un bon exemple pour tous les autres joueurs qui n’ont pas été utilisés, qui à un moment peuvent être décisifs. Le banc peut être décisif. » Si Deschamps n’a fait entrer que deux joueurs, après un seul remplacement contre l’Angleterre en quarts de finale, les deux ont fait du bien à une équipe de France malmenée par le Maroc en début de deuxième période.

L’apparition de Marcus Thuram sur le terrain, sur le côté gauche, a permis d’apporter de la profondeur et de la puissance, et de conserver quelques ballons dans des temps chauds. « Marcus nous a fait du bien, on a eu plus de monde sur le côté gauche pour défendre », a précisé Antoine Griezmann après la rencontre en conférence de presse.

Les deux entrées réussies de Thuram et Kolo Muani apportent quelques garanties par rapport à la profondeur du banc des Bleus, remise en question ces derniers jours. Depuis le début de la compétition, Didier Deschamps a donné quasiment deux fois moins de minutes à ses remplaçants que Lionel Scaloni aux siens au sein de l’équipe d’Argentine. Dimanche, le sélectionneur français pourrait une nouvelle fois avoir besoin de ses « coiffeurs ». Kolo Muani sera prêt à répondre présent.


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