Retraites : « Si le gouvernement persiste, « il y aura des mouvements de grève dès le mois de janvier », prévient Philippe Martinez
« Si le gouvernement et le président de la République, comme je le pense, maintiennent le fait que nous allons travailler plus longtemps, il y aura des mouvements sociaux et personne ne pourra dire on ne nous a pas prévenus », annonce le leader de la CGT Philippe Martinez, jeudi 15 décembre 2022.
Le gouvernement privilégie pour l’instant un report progressif de l’âge de départ à 65 ans, sans écarter les 64 ans, avec allongement de la durée de cotisation. Pour Philippe Martinez, « 64 ou 65 ans, c’est du pareil au même ». « Cela fait trois ans qu’on fait des propositions, je rappelle que l’ensemble des organisations syndicales sont contre cette réforme », assène le patron de la CGT.
À l’heure actuelle, un peu plus de la moitié des pays de l’Union européenne ont un âge légal de départ à la retraite à 65 ans ou plus. « C’est pas parce que les autres font des bêtises qu’il faut faire les mêmes », commente Philippe Martinez. « Oui, il y a un consensus des gouvernements en Europe pour faire travailler les gens plus longtemps, ça ne vous aura pas échappé », ajoute-t-il, mais il y a « un ‘presque consensus’ des syndicats en Europe pour dire qu’il faut travailler moins longtemps, tant sur la durée de la carrière que de façon hebdomadaire ».
Au sujet de l’annonce surprise, lundi, du report de la présentation de la réforme des retraites au 10 janvier, Philippe Martinez déclare : « C’est ubuesque cette situation, sur un sujet aussi grave ». À la suite de ce report, « la Première ministre a dit dans les médias ‘j’attends que les syndicats fassent des propositions », poursuit-il. « Ça fait trois ans qu’on fait des propositions, je n’oublie pas l’épisode Jean-Paul Delevoye », ajoute-t-il, faisant allusion à la concertation menée par celui qui était haut-commissaire à la réforme des retraites, en 2019. Réforme qui a été abandonnée entretemps.
« À la CGT, on a fait des propositions très concrètes », affirme Philippe Martinez. « Par exemple, il y a un problème de taux d’emploi des seniors : il est plus faible que dans les autres pays européens », assure-t-il. « Regardez ce qui se passe dans les grandes entreprises qui font des plans de licenciements » où « on vire tous les plus de 57-58 ans », « aides de l’État » à l’appui.
« On dit ‘maintenez les plus âgés [dans ces entreprises] jusqu’à l’âge de la retraite, regardez les effets que ça fait sur le chômage, lance Philippe Martinez, regardez ce que ça fait sur la rentrée de cotisations, et puis on verra dans deux ou trois ans si ça a un impact sur le besoin de travailler plus longtemps ou moins longtemps' », plaide-t-il.
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