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Urgo veut mettre au point une peau artificielle : « Cela réduira le temps de cicatrisation, la douleur et le risque pour le patient », explique son président

Le ministre de la Santé François Braun a inauguré vendredi le nouveau laboratoire développé par le spécialiste du pansement Urgo, à Chenôve près de Dijon. Les chercheurs vont tenter d’y créer une peau artificielle capable de guérir les grands brûlés.

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Radio France

Publié le 16/12/2022 22:06

Temps de lecture : 1 min.

Le laboratoire Genesis de l’entreprise Urgo est bien différent des installations où sont développés les pansements traditionnels. Ici, les chercheurs travaillent avec des cellules. « Elles sont stockées dans des cuves en azote. Elles sont conservées à une température de moins 150 degrés », explique Aurélie Ferry, la responsable de ce nouveau laboratoire. 

Aurélie Ferry, responsable du nouveau laboratoire de l'entreprise Urgo à Chenôve (Côte-d'Or), manipule des cellules. (Boris Hallier / RADIO FRANCE)

Aurélie Ferry, responsable du nouveau laboratoire de l'entreprise Urgo à Chenôve (Côte-d'Or), manipule des cellules. (Boris Hallier / RADIO FRANCE)

« Ici, c’est la zone où on développe la peau. On va avoir différents équipements qui vont nous permettre de vérifier qu’on a le nombre de cellules qu’on attend, qu’on a la viabilité qu’on attend – qu’elles soient bien vivantes – et qu’elles aient la morphologie qu’on attend », poursuit-elle. Mais la recette de fabrication de cette peau artificielle reste secrète. 

 L’objectif pour les chercheurs est de révolutionner les techniques de soins apportées aux grands brûlés. Guirec le Lous, le président d’Urgo Medical estime que les méthodes actuelles ne sont pas totalement satisfaisantes. « Aujourd’hui, on utilise la greffe, on prend de la peau là où il en reste sur le patient. C’est traumatique pour le patient, ça fait mal et puis ça crée une nouvelle plaie. Puis, deuxième inconvénient : lorsqu’il n’y a pas assez de peau disponible, cela nécessite une intervention en plusieurs étapes. C’est long, douloureux et c’est risqué pour le patient. »

 

 

Guirec le Lous est persuadé que cette peau artificielle va simplifier le travail des chirurgiens. « Demain avec la peau artificielle, le chirurgien aura à disposition de manière immédiate et illimité de la peau qu’il pourra appliquer directement sur le patient. Donc, cela réduira le temps de cicatrisation, la douleur et le risque pour le patient qui pourra reprendre une vie normale le plus rapidement possible. » Mais les scientifiques ont encore beaucoup de travail. Les premiers essais cliniques sont prévus en 2027, avant de pouvoir, peut-être, soigner des patients dès 2030.


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