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Affaire Bastien Vivès : « Il y a une véritable prise de conscience de la difficulté que posent ces ouvrages », estime l’avocate de l’association Innocence en danger

L’association Innocence en danger porte plainte pour « diffusion d’images pédopornographiques » contre Bastien Vivès et deux éditeurs. Cette plainte vise trois ouvrages de l’auteur de bandes dessinées.

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Radio France

Publié le 20/12/2022 15:39

Temps de lecture : 1 min.

L’association de protection de l’enfance Innocence en danger a déposé plainte mardi 20 décembre contre Bastien Vivès et ses éditeurs Glénat et les Requins Marteaux pour diffusion d’images pédopornographiques. Cette plainte vise trois ouvrages de l’auteur de bande dessinée : La décharge mentale, Les melons de la colère et Petit Paul. Bastien Vivès devait faire l’objet d’une exposition au Festival d’Angoulême qui face à la polémique a annoncé son annulation. Maître Delphine Girard, avocate de l’association Innocence en Danger, explique pourquoi l’association a décidé d’intenter une action judiciaire.

franceinfo : Pourquoi ces ouvrages n’ont pas été signalés plus tôt ?

Maître Delphine Girard : Aujourd’hui, il y a une véritable prise de conscience de la difficulté que posent ces ouvrages. Vous avez les travaux de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (Ciivise), qui marquent cette volonté de protéger l’enfance aussi bien pour les enfants victimes d’abus que pour ceux qui seraient susceptibles d’avoir accès à un certain nombre d’images.

Pourquoi la représentation de ces enfants dépasse l’expression artistique ?

On voit bien qu’il y a une représentation, au sens de l’article 227-23 du Code Pénal, de mineurs en situation pornographique y compris dans « Petit Paul » où celui-ci est représenté en exhibant ses parties intimes, ce qui est également puni par ces textes. Le nœud du problème, c’est que vous avez véritablement une représentation de l’enfant dans une situation particulièrement humiliante et dégradante. Vous avez quand même des images où l’on voit que ce petit Paul a peur. Donc là, on est plus dans le cadre de l’humour et de la liberté d’expression.

Est-ce que la large diffusion de cette BD est aussi un problème ?

Lorsque l’on entend ou lorsque l’on lit qu’il y a carte blanche à cet auteur, qu’il peut avoir un retentissement au niveau du Festival d’Angoulême où les enfants peuvent être présents et lorsque l’on voit aujourd’hui la démocratisation d’Internet oui, il y a de quoi effectivement faire une action judiciaire pour que pour que tout cela s’arrête.

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