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Réseau électrique : « L’hiver prochain risque d’être aussi tendu que celui-ci », selon Yves Marignac, porte-parole de l’association NégaWatt

Le responsable de l’expertise nucléaire au sein de l’association rappelle que seize réacteurs, dont six qu’EDF a décidé de réparer de manière préventive, sont toujours à l’arrêt.

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Radio France

Publié le 20/12/2022 16:45 Mis à jour le 20/12/2022 17:27

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« L’hiver prochain [2023-2024] risque d’être aussi tendu que celui-ci », estime Yves Marignac, porte-parole et responsable de l’expertise nucléaire au sein de l’association NégaWatt après l’annonce d’une baisse du risque de tension du réseau par RTE. Le gestionnaire du réseau électrique a annoncé mardi 20 décembre que le niveau de risque de tension pour le réseau électrique pour janvier serait « moyen », alors qu’il était « élevé » en décembre. Cette amélioration grâce aux efforts de réduction de consommation d’électricité faits en France.

franceinfo : Les seize réacteurs en réparation seront-ils prêts pour l’hiver prochain ?

Yves Marignac : Les tests n’ont pas encore été faits sur ces réacteurs là, EDF choisit assez raisonnablement de programmer dès aujourd’hui les réparations. L’enjeu va être qu’elles interviennent au creux de la consommation, en milieu d’année, pour que ces réacteurs soient remis en service pour l’hiver prochain. Mais il y a une vraie incertitude, très clairement l’hiver prochain [2023-2024] risque d’être aussi tendu que celui-ci.

Le parc nucléaire fonctionne-t-il normalement ?

C’est une bonne nouvelle qu’un certain nombre des réacteurs puissent démarrer. En revanche, un tiers des réacteurs, c’est-à-dire seize, restent fermés, notamment ceux qu’EDF a décidé de réparer préventivement. Ce sont les réacteurs du même type que ceux sur lesquels la corrosion, qui a affecté le parc, a déjà été détectée. On est environ 10 gigawatt, c’est-à-dire dix réacteurs en-dessous du niveau moyen que le parc nucléaire devrait fournir à cette époque de l’année. Ça illustre la fragilité de notre système électrique et ce très haut niveau de dépendance au parc nucléaire actuellement exposé à des risques.

Sait-on d’où viennent ces défauts de corrosion ?

Un travail d’instruction technique a été accompli et a permis de comprendre pourquoi les ingénieurs ont mal anticipé ce risque de corrosion. Ils connaissaient le risque mais pensaient avoir pris les précautions nécessaires. En revanche, on n’est pas précisément sûr des facteurs qui ont généré ces corrosions, par exemple, un des facteurs très sensibles c’est la manière dont les soudures sont faites. Le pari pour EDF c’est d’être capable de mieux réaliser ces opérations de soudage pour ne pas introduire les mêmes problèmes. Si EDF se trompe sur ce point la corrosion peut réapparaître rapidement et le problème peut perdurer au delà de l’hiver prochain.


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