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Manque de neige : Céüze, l’une des plus grosses stations de ski à avoir tourné la page, cherche son modèle de reconversion

Les stations de ski font partie des activités touristiques les plus impactées par le changement climatique. Avec la hausse des températures, la neige se fait plus rare. La station de Céüze, à quinze minutes de Gap (Hautes-Alpes), est l’une des premières de taille moyenne à fermer ses portes en février 2020, après 85 ans d’activité. Fabien Gascard, vice-président de la communauté de communes de Buëch-Devoluy, qui gère la station, a vu de lui-même les conditions se dégrader : « Quand j’étais petit, on ne se posait pas la question, on allait skier à Céüze tous les jours. Quand je suis devenu ado, déjà, on disait : seulement s’il y a de la neige. Et aujourd’hui, je ne peux pas emmener mes enfants, la station n’a plus de neige. »

Depuis sa fermeture, le site de Céüze 2000 est devenu fantomatique. « Le problème, c’est qu’on ne sait pas quoi faire, reconnaît l’élu. De ce fait, l’investissement public n’arrive pas, le privé non plus, car il attend un signal du public, c’est un cercle vicieux. »

Céüze était une très ancienne station. Quinze pistes, une centaine d’emplois, un hôtel et un restaurant à la grande époque. Mais plus suffisamment de neige. La communauté de communes cherche donc à bâtir le monde d’après, sans vraiment savoir dans quelle direction se tourner : « Le problème est qu’il n’y a pas de modèle, reconnaît Julie Mazet, responsable du tourisme pour la communauté de communes. De nombreuses stations sont désormais confrontées au même problème que nous. Toutes les semaines, je reçois des appels d’homologues qui me demandent comment nous faisons, car ils se posent les mêmes questions. Mais il n’y a pas de réponse toute faite. »

Céüze envisage donc un développement basé sur les activités de quatre saisons. Mais ces petites communes ne sont pas équipées pour une telle transition, constate Ariane Le Carpentier, qui travaille pour l’association Idées de demain, qui accompagne cette mutation en montagne : « Ce sont des moyens humains qui manquent. L’argent existe, il n’y a pas de problèmes pour le trouver. Il y a également un isolement de certains territoires, qui au lieu de regarder ce qui se fait ailleurs vont reproduire ce qu’on connaît déjà. »

La dynamique pour la reconversion en montagne est d’autant plus difficile à créer qu’une station de ski fait partie du patrimoine intime qu’il est encore difficile de lâcher.


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