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En 2023, le versement des pensions alimentaires passera automatiquement par la Caf : « On se sent moins seule », témoigne une mère divorcée

Aripa, une agence de la Caisse d’allocations familiales, sert d’intermédiaire entre les parents pour le paiement des pensions alimentaires. Depuis mars dernier, cette « intermédiation » est automatique après toute séparation avec un jugement. À partir du 1er janvier, le dispositif s’élargit à toutes les séparations, y compris par exemple les divorces par consentement mutuel.

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Radio France

Publié le 29/12/2022 06:27 Mis à jour le 29/12/2022 06:41

Temps de lecture : 2 min.

Entre 30% et 40% des pensions alimentaires sont impayées ou payées de façon partielle ou irrégulière, selon l’Agence de recouvrement des impayés de pensions alimentaires (Aripa). Ces statistiques ont été données avant la mise en place d’un nouveau dispositif pour le versement des pensions alimentaires. Depuis le 1er mars 2022, cet organisme public dépendant de la Caisse d’allocation familiale (Caf) se charge de verser automatiquement les pensions alimentaires pour tous les divorces prononcés par un juge. 

Anne Mbarga Mboa fait partie de ces nombreux parents qui peinent à toucher la pension alimentaire qui leur est due après le divorce. Elle gère un groupe d’entraide sur Facebook pour demander « aux parents défaillants d’être responsables » car la pension alimentaire « est un droit pour nos enfants et un devoir pour l’autre parent (qui semble l’oublier trop souvent) »Cette femme de 51 ans a un fils et deux filles de 25, 21 et 17 ans.

Le dialogue est très difficile entre Anne et le père de ses enfants. « C’est quelqu’un qui s’est totalement fermé, qui ne répond à rien, qui ne fait aucun effort pour verser quoi que ce soit. Donc, je suis toujours obligée d’entamer une procédure auprès du tribunal », explique-t-elle. Les juges lui ont donné gain de cause : « C’est inscrit dans tous mes jugements, si sa situation s’améliore, s’il retrouve un travail, il doit de lui-même proposer quelque chose. Ce qu’il n’a jamais fait. J’ai donc dû faire appel à un huissier … Franchement, c’est une honte, c’est épuisant, c’est une charge mentale énorme ».  

Une charge allégée depuis juillet dernier : Anne Mbarga Mboa bénéficie maintenant d’un intermédiaire. L’Aripa prélève tous les mois auprès du père les 300 euros de pension alimentaire, puis les verse à la mère. « On se sent moins seule quand même. On n’a plus à avoir de contact avec l’autre parent, on n’a plus à réclamer. On a un service qui nous aide, qui prend le relais. On a des documents à transmettre à Aripa mais après Aripa s’occupe de tout. C’est une aide. »

 « Ça facilite la vie et puis ça facilite les relations qui parfois peuvent être très conflictuelles. »

Anne Mbarga Mboa

franceinfo

Mais ce dispositif ne règle pas tous ses problèmes : « Il m’est arrivé, même avec ce service Aripa, que la pension alimentaire ne soit pas versée. Donc, vous pouvez avoir la pension alimentaire un mois et un autre mois vous pouvez ne pas l’avoir ». L’intermédiation facilite la réponse à ces impayés. L’agence les constate dès le premier mois. Elle s’active alors pour récupérer la pension auprès du créancier.

À compter du 1er janvier 2023, ce dispositif sera automatique. Sur son site, le ministère de la Santé explique que « dès qu’une pension alimentaire sera fixée, peu importe le type de décision (divorce judiciaire, divorce par consentement mutuel extra-judiciaire, décision du juge concernant l’exercice de l’autorité parentale pour les parents non marié ou divorcés, titre exécutoire délivré par la Caf …) l’intermédiation financière sera automatique, sauf si les deux parents s’y opposent conjointement ou si le juge l’écarte ». 

Pensions alimentaires : versement automatisé à partir de janvier 2023 – Reportage de Lauriane Delanoë

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