À la tête de l’État, la revanche des ingénieurs

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ENQUÊTE. Après la suppression de l’ENA et face aux défis environnementaux et énergétiques, les ingénieurs (re)prennent le pouvoir.

Par Romain Gubert

Élisabeth Borne n’aurait pour rien au monde séché la « soirée des anciennes ». Ce soir de la mi-novembre, dans un amphi bondé, elle oublie son petit-déjeuner avec les parlementaires de la majorité, les questions au gouvernement à l’Assemblée, la visite à Matignon de deux de ses ministres venus chercher son arbitrage. Elle plaisante avec Anne Duthilleul-Chopinet (major d’entrée à l’X dans la première promo ouverte aux femmes en 1972), discute avec des créatrices de start-up et de grandes entreprises, comme elle toutes diplômées de Polytechnique, et encourage les jeunes femmes qui viennent tout juste d’y entrer à se préparer à prendre les plus hautes responsabilités.

Ce soir-là, loin de ce qu’elle endure quotidiennement à l’Assemblée nationale, elle profite même d’une standing ovation de p…

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