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Il n’y a plus aucun élu politique à Haïti

Publié le : 09/01/2023 – 03:44

Haïti s’enfonce toujours davantage dans la crise : le pays ne compte plus aucun représentant élu sur le plan national. C’est aujourd’hui que s’achève le mandat des dix derniers sénateurs que le pays comptait. La faute à la non-organisation des élections depuis plus de six ans. Et dans un contexte actuel où ce sont les gangs qui ont la maitrise du territoire, organiser des scrutins rapidement est impossible.

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Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

Cette fin de législature est somme toute symbolique car dans les faits le pouvoir législatif d’Haïti était totalement dysfonctionnel depuis trois ans quand l’ensemble des députés et deux tiers des sénateurs ont quitté leurs postes sans successeur élu pour les remplacer. Après les élections de 2016 qui l’ont porté au pouvoir, le président Jovenel Moïse n’avait pas organisé un seul scrutin et son assassinat en juillet 2021 a plongé davantage le pays dans la crise. Sans président, député ni sénateur, c’est le Premier ministre Ariel Henry qui gère les affaires non sans être largement contesté dans sa légitimité.

Rappelons qu’il n’avait été nommé que 48 heures seulement avant l’attentat qui a coûté la vie au chef d’État. Aucun texte de loi ne prévoit la vacance à la fois du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif et la classe politique est à couteaux tirés, incapable de s’entendre sur un compromis. Un point sur lequel tous s’entendent : rétablir la sécurité avant de pouvoir organiser un vote.

Les gangs qui contrôlent aujourd’hui plus de 60% du territoire seront à prendre en compte dans l’équation « élections » car ils disposent d’une large manne financière, amassée notamment via les rançons des enlèvements qu’ils commettent quotidiennement. 


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