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Bronchiolite : Sanofi espère sortir un vaccin dédié aux nourrissons à l’automne

« Nous serons les premiers à sortir un vaccin contre la bronchiolite« , annonce jeudi 19 janvier au micro de franceinfo Paul Hudson, directeur général de Sanofi depuis le forum économique mondial de Davos. Il s’agit de sa première interview radio depuis sa prise de poste. Paul Hudson précise que le traitement [un vaccin ou plus précisément un anticorps monoclonal qui s’adresse aux nourrissons] « a été approuvé en Europe, c’est le seul dans ce cas. » Il espère le « sortir à l’automne prochain, à temps pour la prochaine saison de bronchiolite. »

franceinfo : Vous avez été les premiers à annoncer la commercialisation à venir d’un vaccin contre la bronchiolite en association avec AstraZeneca, l’épidémie a été très forte cet hiver, est-ce que ce vaccin sera disponible l’an prochain ?

Paul Hudson : Nous serons les premiers à sortir un traitement préventif, ou un vaccin si vous préférez, contre la bronchiolite. Cet hiver a été difficile pour les nouveau-nés. A travers le monde, la bronchiolite représente environ 50% des prises en charge aux urgences pour les nourrissons. C’est donc une grosse charge pour les services hospitaliers et une grosse source de stress pour les jeunes parents et les bébés. Il n’y a jamais eu de traitements auparavant et chez Sanofi nous avons décidé d’être les premiers dorénavant. Nous sommes en train de renouveler nos voeux de mariage avec la science et nous tentons de faire des choses vraiment novatrices. Nous sommes à la recherche des miracles de la science pour améliorer la vie des gens. C’est notre objectif. On espère sortir ce traitement à l’automne prochain, à temps pour la prochaine saison de bronchiolite. Le traitement a été approuvé en Europe, c’est le seul dans ce cas. Il y a en a d’autres en préparation mais ils sont différents, ils sont moins efficaces. Celui-ci est une simple injection et avec cette injection vous réduirez les risques d’aller à l’hôpital pour ces nouveau-nés de 80% et cela pour toute la saison. Nous pensons que nous serons les premiers mais aussi les meilleurs, c’est vraiment ça le nouveau Sanofi.

Concernant le vaccin Sanofi contre le Covid qui est sorti deux ans après le début de la pandémie, il est aujourd’hui en pharmacie, est-ce que ce n’est pas trop tard ? Qui va acheter ce vaccin ?

Nous sommes entrés dans la course aux vaccins contre le Covid en février 2020. On a dit à l’époque ‘peu importe qui gagne’, on espérait juste que quelqu’un y arriverait car le plus important était de protéger un maximum de gens dans le monde. On a appris plein de choses. L’ARN messager est le plus rapide des vaccins et dans une pandémie, l’ARN messager c’est le futur. On a doublé nos investissements, créé une plateforme de classe internationale en France en 12 mois seulement et on est très fier de ce qu’on a accompli. Notre approche – et nous utilisons la même plateforme pour la grippe – prend plus de temps, sans doute trop de temps mais quand ça marche, ça marche bien. Par exemple, le vaccin Sanofi contre le Covid-19 n’a quasiment aucun effet secondaire, pas de douleur dans le bras, pas de fièvre non plus. D’autres vaccins ont entraîné différents types d’effets secondaires mais on savait qu’ils nous protégeaient. Alors que l’on avance dans le temps avec ce qu’il reste du Covid peut-être pour les deux prochaines années, les patients sont contents d’avoir quelque chose provenant d’un fabricant de vaccins très connu comme nous, français et qui n’a pas d’effets secondaires. Il y a un peu de fierté retrouvée. Ça a pris trop de temps c’est sûr. Est-ce qu’on le regrette ? Absolument pas. Et pour le ou les deux prochains rappels, on espère que les gens – surtout en Europe et encore plus en France – l’utiliseront.

En France, le médicament le plus vendu c’est le Doliprane. Il y a eu une pénurie cet hiver. Vous avez annoncé une production record : 424 millions de boîtes fabriquées en France. Aujourd’hui, ne faut-il pas continuer à augmenter la production et créer de nouvelles usines en France ou en Europe ?

Pendant cette dernière année, notre production de Doliprane a été la plus importante de toute l’histoire. Plus de 400 millions de boîtes, rapportez ça au nombre de personnes qui vivent en France, ça fait beaucoup de boîtes. On a eu une triple épidémie : Covid, grippe, bronchiolite. On a produit davantage que d’habitude, les gens travaillaient jour et nuit. La demande a été la plus forte de l’histoire. On a des critères de qualité élevés donc on ne peut pas se dépêcher. Tout cela va se calmer, il n’y a pas de problème et très peu de personnes en ont manqué.


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