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Plus d’une Française sur trois a déjà vécu un rapport sexuel sous la contrainte, selon le Haut Conseil à l’égalité

Plus d’une femme sur trois en France a déjà vécu un situation de non-consentement. C’est le bilan alarmant dressé par le dernier rapport du Haut Conseil à l’égalité publié ce lundi 23 janvier.

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Radio France

Publié le 23/01/2023 07:30

Temps de lecture : 2 min.

Plus d’une Française sur trois a déjà vécu une situation de non-consentement, c’est-à-dire un rapport sexuel sous la contrainte, selon les résultats de la deuxième vague du baromètre du sexisme réalisé par l’institut Viavoice pour le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes et publié ce lundi 23 janvier.

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Selon les résultats de ce sondage, 37 % des Françaises ont déjà vécu une situation de non-consentement, c’est-à-dire qu’elles ont eu un rapport sexuel sous la contrainte (devant l’insistance d’un partenaire ou encore sous l’emprise d’alcool ou de drogue). 14 % ont déjà subi un « acte sexuel imposé« . Selon cette étude, le constat que le sexisme existe fortement dans la société française est largement partagé par les Français. 93% d’entre eux estiment effectivement que « les femmes et les hommes ne sont pas traités de la même manière dans au moins une des sphères de la société« .

L’étude pointe que les inégalités entre les femmes et les hommes « semblent s’être creusées dans certaines sphères« . Par exemple, seuls 53 % des Français considèrent que les femmes et les hommes sont traités de la même manière dans le cadre éducatif, un score en baisse de neuf points par rapport au précédent baromètre, en mars. Les sphères dans lesquelles les femmes subissent le plus de situations sexistes sont la rue et les transports (pour 57 % d’entre elles), le foyer (49%) ou encore le monde du travail (46 %). Par ailleurs, 41 % des femmes âgées de 15 à 24 ans déclarent avoir vécu du sexisme à l’école ou dans leurs études.

Le baromètre démontre cependant que si la conscience d’inégalités entre les femmes et les hommes existe, les situations sexistes sont partiellement acceptées par les Français. Ainsi, 42 % des Français, hommes comme femmes, considèrent que les femmes concurrencent les hommes sur le marché du travail et un tiers déclare qu’il est normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants. De plus, les hommes refusent toute généralisation : 7 hommes sur 10 considèrent qu’on généralise en considérant que « les hommes sont tous sexistes ».

Enfin, le dernier enseignement de ce baromètre est la faible confiance des Français dans la justice et dans les acteurs publics pour lutter contre les actes et propos sexistes. Par exemple, 37% d’entre eux font confiance en la justice à ce sujet et le sentiment d’impunité des actes sexistes est partagé par 77 % de la population. De plus, seuls 27 % des Français considèrent que les pouvoirs publics font tout ce qu’il faut pour lutter contre le sexisme (- 3 points).

Cette étude Viavoice pour le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a été réalisée en ligne du 5 octobre 2022 au 26 octobre 2022 auprès d’un échantillon de 2 500 personnes, représentatif de la population âgée de 15 ans et plus vivant en France métropolitaine.


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