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REPORTAGE. « C’est de la guéguerre des chefs » : à Marseille, le blues des militants et sympathisants du Parti socialiste

Alors qu’un congrès du PS doit se dérouler dans la cité phocéenne en fin de semaine, l’incompréhension règne dans ce dernier bastion de la gauche socialiste.

Il n’a jamais pris sa carte au PS mais Claude vote socialiste depuis toujours, ou presque. « Au moins trois décennies », glisse le Marseillais. Après le traumatisme de la déroute à la dernière présidentielle, cette nouvelle crise qui secoue le parti de François Mitterrand écœure le sympathisant : « Je trouve que plus ça va, moins ça va. Là, c’est de la guéguerre des chefs. Ils sont tous en train de se tirer dans les pattes pour une part du gâteau qui devient de plus en plus minime. »

« Ça me fait mal pour les adhérents et ceux qui n’adhèrent pas mais qui vont voter pour eux », termine Claude, devant la situation de son parti de toujours. Dimanche 22 janvier, la direction du Parti socialiste a confirmé la victoire d’Olivier Faure au poste de premier secrétaire, après un recomptage des résultats. Son adversaire, Nicolas Mayer-Rossignol, conteste et dénonce « un passage en force ».

« On a l’impression que les gens de base ne leur servent finalement à rien, ils n’écoutent pas. »

Claude, partisan socialiste marseillais

à franceinfo

Les adhérents, les militants, eux non plus, n’en reviennent pas. « Je me suis pincé pour voir si je n’étais pas en train de rêver, se rappelle Thibaud Rosique, responsable de la section du 12ᵉ arrondissement de Marseille. Ça me fait de la peine parce que c’est un parti pour lequel on se bat. On se bat pour des idées, pour une organisation, un parti. C’est évidemment des idées, mais aussi une organisation. C’est des militants et des militantes avec qui on aime partager du temps et voir qu’aujourd’hui, le moral des troupes n’est pas au beau fixe, c’est un peu démoralisant. »

Pour les militants marseillais, pas facile, dans ces conditions, de préparer le congrès du PS qui doit se dérouler dans leur ville du 27 au 29 janvier. À cette occasion, les délégués nationaux du parti devront confirmer le vote des militants. « Il y a des communications d’un côté et des communications de l’autre, déplore Thibaud Rosique. Le principal sentiment qui prédomine, c’est l’incompréhension. » D’où cet appel au calme que lance la base militante à ses propres représentants. « Il faut que toutes et tous prennent la mesure de la situation actuelle et, avec la mobilisation sociale de laquelle on fait partie et pour laquelle il faut continuer à se mobiliser, je crois qu’on ne peut pas continuer à montrer ces images de division à la gauche et à la France tout entière, poursuit l’élu socialiste marseillais. Car ce n’est pas ce qu’attendent de nous les militants et les électeurs de gauche. »

« Les responsables nationaux doivent appeler à la responsabilité et doivent s’unir pour les militants, pour ne pas les perdre. »

Thibaud Rosique, responsable de la section du 12ᵉ arrondissement de Marseille

à franceinfo

Pour Thibaud Rosique, « j’espère, et je crois aussi intimement, que ce congrès sera le congrès de l’unité et du rassemblement et que tout le monde va revenir à la raison ». Réponse d’ici quelques jours.

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