EconomieIndustrie - Services

Sucre, additifs… ces « aliments qui empoisonnent »

La revue « 60 millions de consommateurs » dénonce dans un hors-série paru ce jeudi « les aliments qui empoisonnent », et apprend au consommateur à débusquer, marque par marque, sucres, sels, graisses, additifs, nitrites et pesticides cachés.

Du chocolat en poudre qui contient plus de sucre que de cacao, aux additifs interdits dans les yaourts, le magazine de l’Institut national de la consommation  passe en revue plus de 100 produits de grande consommation , en lien avec la plupart des études santé publiées ces dernières années au niveau international.

VIDEO. Sucre, additifs… ces « aliments qui empoisonnent »

Accusé numéro un : le sucre

Même s’il est légèrement revenu en grâce auprès des diététiciens, le sucre – décrié depuis longtemps – est le principal aliment pointé du doigt. Et ce, parce que l’ampleur de sa présence est souvent cachée. Ainsi dans un flacon de ketchup Heinz de 700 g, on trouve huit tomates et 22 morceaux de sucre. Soit, pour 20 g de sauce, autant de sucre que dans deux petits-beurre de la marque Lu.

Même constat pour les poudres chocolatées du petit-déjeuner Nesquik et Super Poulain. Outre le fait que les préparations ont été enrichies en vitamines et minéraux, elles ressemblent plutôt à des « bombes à sucre », selon les auteurs de ce hors-série. Nesquik contient 76 % de sucre et Super Poulain 86 %, expliquent-ils, invitant les consommateurs à ne pas tomber dans le piège. Et ce, alors même qu’un groupe comme  Nestlé met en avant ses efforts pour proposer des produits moins sucrés .

Additifs prohibés dans les yaourts

Tout aussi inquiétant que le sucre : l’ajout d’additifs dans les yaourts. Alors que la réglementation française interdit cette pratique, les grandes marques en incorporent en quantité dans leurs yaourts aux fruits : il y aurait ainsi « neuf additifs dans le yaourt Carrefour aux fruits recette crémeuse, sept dans le Taillefine aux fraises, et 12 dans le panier de Yoplait nature sur fruits », précisent les auteurs du hors-série.

« Le mélange de fruits sert en somme de cheval de Troie pour contourner la loi » qui interdit les additifs dans le yaourt lui-même, mais pas dans la préparation à base de fruits, ajoute la revue, qui estime donc que les consommateurs sont purement et simplement « bernés ».

L’ajout d’additifs ne se limite pas à la seule industrie laitière. Le hors-série de 60 millions pointe aussi certains produits vantant leur fabrication à base d’ingrédients naturels. C’est le cas par exemple du « kinpira », un sauté de légume traditionnel du Japon, proposé par la marque Tanoshi. Il ne contient que 0,4 % de légumes déshydratés et « pas moins de 12 additifs ». Et ce, alors même que la marque vante « une préparation de légumes d’automne croquants sautés et mijotés dans une sauce soja ».

Mise en garde sur la viande rouge

Côté pesticides, la revue fait la somme des études parues ces dernières années, conseillant, pour les fruits et légumes frais, de privilégier le bio, d’éplucher les fruits et légumes conventionnels et de brosser courgettes, aubergines et concombres car « un passage sous l’eau ne suffit pas ».

Au rayon viande, la revue analyse et explique le « mécanisme pernicieux » du « trop de fer », ou comment, à trop forte dose, le fer contenu dans la viande rouge favorise l’apparition de cancers, notamment du sein pour les femmes.

En résumé, elle préconise  comme le conseille l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation , de ne pas consommer plus de 500 g de viande rouge par semaine, soit 70 g par jour, et moins pour les femmes après 50 ans.

Les industriels dénoncent un dossier qui alimente les peurs

Mise en cause, l’Ania, qui représente 17.000 entreprises françaises du secteur agroalimentaire, a regretté un dossier qui ne fait selon elle « qu’alimenter les peurs ».

Il « mélange des études sérieuses avec d’autres qui le sont beaucoup moins », dans le but de « faire douter les consommateurs », alors que le secteur fait « beaucoup d’efforts » dans le sillage des Etats généraux de l’alimentation « pour tenir ses engagements afin de parvenir à une alimentation plus sûre, plus saine et plus durable », a indiqué une porte-parole de cette association professionnelle.


Continuer à lire sur le site d’origine