EconomieTech - Médias

Gibson se place sous chapitre 11

Tout un symbole. Le célèbre fabricant de guitares Gibson a été contraint de se placer mardi sous la protection du chapitre 11 afin de renégocier une dette qui s’élève à plusieurs centaines de millions de dollars. L’iconique entreprise de Nashville, en difficultés depuis plusieurs mois, paie le prix d’une ambitieuse politique d’acquisitions, menée ces dernières années par son dirigeant historique Henry Juszkiewicz.

Ce dernier a voulu transformer l’entreprise fondée en 1894 pour en faire une marque de « lifestyle musical », proposant en plus des instruments de musique des casques et du matériel audio. Il a ainsi acquis en 2014, juste avant l’effondrement de l’euro, les activités audio et vidéo du groupe Philips, TEAC et Onkyo, pour 135 millions de dollars via sa filiale innovation. « Ce n’était clairement pas une bonne décision », a-t-il admis récemment dans  un entretien au « New York Times » .

La maison, où se sont fournis les plus grands de l’histoire du rock, a indiqué qu’elle comptait réorganiser son activité autour de son métier historique, fermant sa division innovation qui opère pour l’essentiel hors des Etats-Unis. La restructuration sera « quasiment imperceptible » pour les clients, a assuré Henry Juszkiewicz.

Accord sur la dette

Gibson, qui fait face à une échéance de dette cruciale avec 375 millions de dollars d’obligations à rembourser ou refinancer avant le 1er août, a indiqué mardi avoir conclu un accord avec les deux tiers des détenteurs de ces titres, dont certains verront leur dette convertie en actions. Ses créanciers, parmi lesquels figurent les fonds KKR et Blackstone, ont en outre accepté de réinjecter 135 millions de dollars. Gibson produit plus de 170.000 guitares par an dans ses usines de Memphis, Nashville et Bozeman, et dégage 1,2 milliard de dollars de revenu annuel. La maison possède aussi les fabricant de pianos Baldwin et Wurlitzer, et de batteries Slingerland.

La restructuration pourrait se traduire par l’arrivée d’un nouveau management. Henry Juszkiewicz, dont les relations avec ses créanciers se sont détériorées ces derniers mois, avait repris la marque avec un consortium d’investisseurs individuels en 1986, alors que celle-ci était déjà au bord de la faillite. Ingénieur chez General Motors, spécialiste des restructurations, il s’est attaché à diversifier l’offre de Gibson, s’appuyant sur des gammes de guitares moins onéreuses (Kramer, Epiphone) afin d’élargir la clientèle de Gibson au-delà des seuls puristes.


Continuer à lire sur le site d’origine